Repoussée sine die par Félix Tshisekedi, l’élection des gouverneurs a été finalement fixée au 10 avril par la Commission électorale nationale indépendante (Céni). Retour sur cette affaire qui cristallise l’actualité politique en RDC.
Vendredi 15 et samedi 16 mars, plusieurs militants de l’UDPS de Félix Tshisekedi manifestent dans plusieurs villes de la RDC contre leurs propres députés provinciaux qu’ils accusent d’avoir été corrompus pour voter en faveur des candidats sénateurs du Front commun pour le Congo (FCC), la plateforme de Joseph Kabila, qui a raflé la majorité au sénat.
Et dans la foulée, la présidence de la République annonce la tenue d’« une importante » réunion interinstitutionnelle à l’issue de laquelle d’importantes décisions devraient être prises.
Lundi 18, la réunion a lieu, parmi les décisions annoncées : la suspension de l’installation des sénateurs élus, le renvoi à une date ultérieure de l’élection des gouverneurs et l’instruction au procureur général de la République près la Cour de cassation d’élargir les enquêtes sur les allégations de corruption des députés provinciaux.
Contestées, notamment par le Mouvement de libération du Congo de Jean-Pierre Bemba et le Front commun pour le Congo de Joseph Kabila, ces mesures sont saluées par les militants de l’UDPS.
Quatre jours plus tard, les auditions au niveau de la justice sur cette affaire débutent. Cependant, au sein de la société civile, le renvoi sine die de l’élection des gouverneurs inquiète et certaines organisations commencent à s’interroger sur le blocage du processus électoral.
Entretemps, la Commission électorale nationale indépendante (Céni) consulte quasiment toutes les parties prenantes dont le cabinet du chef de l’Etat pour enfin fixer le nouveau calendrier de cette élection.
Nouveau calendrier publié, la Céni espère que dans l'intervalle, les enquêtes du procureur pourront avancer et les premières sanctions seront annoncées afin de dissuader tout ceux-là qui seraient tentés de corrompre ou de se laisser corrompre.