Les Comores s’approchent à grands pas de l’élection présidentielle de dimanche. Le chef de l’Etat, Azali Assoumani fait face à 12 autres candidats. Fait insolite, si certains de ses adversaires ont le soutien de partis politiques, ils ont tous le statut d’indépendant. Une situation qui n’est pas toujours facile face à la machine présidentielle.
Ancien chef d’état-major, Soilihi Mohamed a affronté les mercenaires de Bob Denard en 1995. Surnommé « Campagnard », il est novice en politique et n’a le soutien d’aucun parti.
« C’est compliqué, c’est un défi et c’est ce qui montre notre détermination, explique Kamal Eddine Saindou, directeur adjoint de campagne. On se cotise, on gère au jour le jour, on a fait une campagne de proximité… Mais c’est en même temps ce qui fait notre fierté face à un candidat qui a une machine financière derrière lui et qui utilise les moyens publics. Cela nous permet aussi de renforcer cette identité : si véritablement nous voulons changer ce pays, nous devons changer ces modes de financement. »
L’équipe de « Campagnard » dénonce aussi la rupture unilatérale d’un contrat de ramassage d’ordures avec la société de l’ex-militaire. Une façon de tarir ses finances, selon son entourage.
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Me Saïd Larifou est ancien porte-parole de la majorité et désormais opposant. Il dirige le parti Ridja, mais doit se présenter en tant qu’indépendant. « Tout parti qui n’a pas un représentant à l’Assemblée n’est pas considéré comme parti, rappelle son trésorier de campagne, Saïd Nassur. Cela a augmenté notre popularité parce que le peuple sait très bien qu’on est victime d’une discrimination. Je peux vous dire qu’en l’espace d’un mois, j’ai recruté 1 600 personnes. »
Face à la machine électorale de la majorité, les candidats indépendants gardent espoir. Les plus optimistes voient même le président Azali éliminé dès le premier tour.