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Soudan: trois mois de contestation contre le président el-Béchir

Au Soudan, cela fait trois mois, jour pour jour, que la mobilisation contre le président Omar el-Béchir a commencé. Le mouvement de colère est parti d’une hausse du prix du pain avant que la contestation se retourne contre le régime en place. Le mois dernier, le chef de l’Etat a décrété l’état d’urgence, rendant les manifestations illégales, mais malgré cela, les Soudanais continuent de descendre dans les rues.

Ce lundi encore, des centaines de manifestants sont descendus dans les rues de la capitale pour demander la démission du président Omar el-Béchir. Depuis l’instauration de l’état d’urgence le mois dernier, le rythme des manifestations s’est ralenti. Les marches ne sont plus quotidiennes, mais hebdomadaires, principalement à Khartoum et dans la ville voisine d'Omdourman.

Le chef de l'Etat a également instauré des tribunaux d'exception pour juger les manifestants qui violent l'état d'urgence. De fait, il y a moins de monde dans les rues. En effet, des centaines de personnes ont été arrêtées depuis le début du mouvement. Si certaines ont déjà été libérées, d’autres restent à ce jour toujours en prison. La répression est sévère. Selon l’ONG Human Rights Watch, il y aurait au moins 50 morts depuis le début du mouvement.

La semaine dernière, le chef de l’Etat a également annoncé un nouveau gouvernement, chargé de s’attaquer à la crise économique et d’ouvrir des discussions avec l’opposition. Un appel au dialogue qui a d’ailleurs été rejeté par quasiment toute l’opposition, notamment par l’Association des professionnels soudanais. Le principal organisateur de ces manifestations estime qu’il s’agit d’une tentative pour étouffer la contestation.

L’heure n’est pas à la discussion

Une dizaine de ces mouvements de l’opposition sont d’ailleurs réunis en ce moment à Paris. Tous sont catégoriques : l’heure n’est plus à la discussion, Omar el-Béchir doit partir et laisser la place à un gouvernement de transition. Et Ils demandent notamment aux pays occidentaux d’arrêter de soutenir le régime en place.

« Il faut qu’ils arrêtent ce processus de normalisation de leurs relations avec le gouvernement soudanais. Il faut qu’ils cessent toute coopération sur des sujets comme le terrorisme ou l’immigration parce que ce gouvernement est à l’origine de ces problèmes. Par exemple, ici en France, il y a trente ans, il n’y avait pas de Soudanais. Pourquoi aujourd’hui vivent-ils ici ? Pourquoi ont-ils demandé l’asile ? Parce qu’un monstre vit dans leur pays et qu’ils ne peuvent pas y retourner. Donc comment voulez-vous régler le problème d’immigration en discutant avec quelqu’un qui en est à l’origine », explique Omer Khalid du Congrès soudanais, un petit parti d’opposition.

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