Ce lundi s'ouvre à Addis-Abeba, en Ethiopie, une réunion de suivi de l'accord de paix centrafricain signé à Khartoum le 6 février 2018. Les 14 groupes armés signataires et le gouvernement doivent discuter de ses modalités d'application. Il sera notamment question du nouveau gouvernement d'unité nationale, disposition de l'accord de Khartoum. Annoncée le 3 mars dernier, la composition de ce gouvernement a provoqué la colère de certains groupes armés.
L’Union africaine demande aux signataires de l'accord de Khartoum d'assouplir leur position. Ce texte censé ramener la paix en Centrafrique n'a même pas deux mois, mais il est déjà bien fragilisé. Le gouvernement nommé après sa signature, et censé répondre à l'exigence d'union nationale, ne satisfait pas tout le monde. Plusieurs groupes armés signataires du texte disent vouloir le dénoncer, des ministres de la nouvelle équipe prévoient de démissionner.
Mais pour Smaïl Chergui, commissaire Paix et sécurité de l'Union africaine et médiateur du dialogue centrafricain, il existe encore d'autres solutions pour créer l'unité nationale : « L’inclusivité ne concerne pas que le gouvernement. Il y a d’autres institutions de l’Etat tant au niveau national que local, et ailleurs. Donc à mon avis, on arrivera à une solution. Je crois qu’il est dans l’intérêt de tout le monde de faire des compromis nécessaires pour que nous puissions arriver à un gouvernement qui soit aussi fonctionnel et qu’on puisse réellement démarrer maintenant les autres questions qui sont incluses dans l’accord. Sur le bureau de l’Assemblée nationale, il y a déjà le projet de texte sur la décentralisation, qui va être examiné dans les prochains jours. Donc on voit bien qu’il y a une très bonne disponibilité de part et d’autre pour faire avancer les choses. »
Les 14 groupes armés signataires et le gouvernement doivent être présents ce lundi dans la capitale éthiopienne.