Il y a 50 ans, le 18 mars 1969, l'armée française recevait l'ordre d'intervenir au Tchad contre les troupes du Frolinat, le Front de libération nationale du Tchad. La France se lançait alors dans sa plus vaste opération anti-insurrectionnelle depuis la guerre d'Algérie. L'opération Limousin sera suivie par l'opération Bison. Dans les deux camps, les pertes furent importantes, une cinquantaine de soldats français furent tués au Tchad en 3 ans. L'armée française parvint à ramener le calme sur une partie du pays, mais sans réellement en finir avec la rébellion tchadienne opérant dans le nord et dans l'est du pays.
L'opération Limousin est souvent considérée comme la première Opex de l'armée française. Première opération extérieure en Afrique. Comme « Serval », ou « Barkhane » aujourd'hui, « Limousin » allait mobiliser des troupes aux sols – environ 2 000 hommes -, des avions, des hélicoptères face à une rébellion armée, capable d'opérer dans des immensités désertiques et bénéficiant du soutien d'une partie de la population.
« Limousin » débute par une phase de sécurisation du territoire, avec des patrouilles dans le Borkou-Ennedi-Tibesti. Les soldats français partent de Mongo et sont rapidement confrontés à un groupe de 250 rebelles.
Petit à petit l'armée française réussit à gagner du terrain, la situation s'améliore, mais le 11 octobre 1970, un convoi français tombe dans une embuscade sur la piste Faya-Bardaï. L'embuscade de la Palmeraie de Bedo va coûter la vie à 11 soldats, 25 autres militaires seront blessés.
En 1971, les premières opérations « Bison » sont lancées. Une phase offensive pour débusquer les rebelles dans le massif du Tibesti : 900 Français et 350 Tchadiens sont engagés. Le Frolinat subit des pertes très sévères, mais devant le bilan élevé des pertes françaises enregistrées depuis 1969, l'opération prend fin à l'été 1972, avec la visite du président Georges Pompidou au Tchad.