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Comores: les difficultés d’un monde rural qui se sent abandonné

Les Comores sont en pleine campagne électorale en vue de l’élection présidentielle anticipée le 24 mars prochain. Si le monde rural est très peu sollicité en dehors des périodes électorales, il n’en a pas moins de vives préoccupations. Quelles sont les difficultés que connaissent les agriculteurs ? Reportage à Mboudé, à 42km au nord-est de la capitale.

Les agriculteurs ne comprennent pas qu’il y ait mille projets qui ne voient jamais le jour et se plaignent principalement de l’insécurité qui règne dans les champs.

« Le responsable de l’agriculture est celui qui devrait venir vers nous, réfléchir avec nous, pourtant on ne le voit pas. Les budgets de l’agriculture sont là, mais ils disparaissent. Ça part dans les poches des uns et des autres. Ici on cultive des bananes, du manioc, du maïs, mais les voleurs se servent, les cabris et les bœufs aussi. Il n’y a aucun respect de notre métier. Aujourd’hui c’est la neuvième nuit que je passe à monter la garde sur mes terres jusqu’à l‘aube. Sinon on se lève le matin et il n’y a plus rien. On ne gagne plus rien. »

La classe politique dans son ensemble est perçue comme un monde de l’entre-soi dont les paysans sont exclus d’office. « C’est pas une vie. Chaque élu vient d’un clan, c’est comme ça que ça marche au gouvernement : ils aident leur famille et leurs amis. C’est comme ça que fonctionne le pays. Du coup, nous on doit attendre d’avoir un des nôtres parmi eux. Nous autres on n’a pas fait d’études. On voit des gens qui ont des doctorats qui ne trouvent pas de travail alors quelqu’un comme moi qui cultive… C’est pour ça que ce pays n’avance pas. »

Le président ayant pris un congé pour faire campagne, l’intérim est assuré par le ministre en charge de l’Agriculture.

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