Ce militant des droits de l'homme, figure de la société civile équato-guinéenne et président de l'ONG Centre d'études et d'initiatives pour le développement, a été arrêté vendredi 15 mars à l'aéroport de Malabo, puis placé le lendemain en résidence surveillée à Bata, capitale économique du pays.
C'est à bord d’un avion militaire, spécialement affrété pour lui et dans la plus grande discrétion, qu'Alfredo Okenve Ndoho a rejoint la ville de Bata. Il est pour l'heure assigné à résidence à son domicile, sans téléphone ni passeport.
Cette figure de la société civile devait recevoir vendredi, à Malabo, le prix franco-allemand des droits de l'Homme et de l'état de droit. La cérémonie était prévue à l'institut français, en présence des ambassadeurs des deux pays européens. Sauf que les autorités équato-guinéennes ont exigé l'annulation de la remise de ce prix, dont le gouvernement ne reconnait pas la validité.
Suite à ces évènements, Alfredo Okenve Ndoho a trouvé refuge à l'ambassade de France – d’après un communiqué de son ONG – et avancé son départ pour Madrid, où il doit suivre des soins médicaux. Avant d’être interpellé, à l'aéroport.
Ce n'est pas la première fois qu'Alfredo Okenve Ndoho est arrêté. En avril 2017, déjà, il avait passé plusieurs jours en prison après avoir célébré les 20 ans de son ONG. Fin octobre 2018, il a également été passé à tabac et abandonné dans un terrain vague de la banlieue de Bata.