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Mobilisation des jeunes pour la cause climatique à Pretoria et à Port-Louis

Partout dans le monde et en France, la société civile se mobilise, ce samedi 16 mars, pour demander au gouvernement des mesures concrètes et immédiates pour sauvegarder l’environnement. Ce même cri de colère s’est fait entendre, vendredi, avec la grève pour le climat qui a réuni des centaines de milliers de lycéens et d’étudiants dans le monde entier. RFI était à Pretoria pour suivre la manifestation en Afrique du Sud, pays qui ne figure pas parmi les bons élèves dans la lutte contre le réchauffement climatique. Mobilisation des jeunes également à Maurice.

Devant les bureaux de la présidence, lycéens et étudiants demandent au gouvernement d’agir d’urgence. Chris Engelbrecht, un de leur professeur, est aussi présent. « L’impact sur l’Afrique du Sud sera deux fois plus important que dans le monde. On voit déjà qu’on perd beaucoup de notre production de maïs, par exemple. Non pas à cause d’une sécheresse mais parce qu’on ne peut même plus planter du maïs ! », souligne-t-il.

La sécheresse a pourtant déjà frappé. L’an dernier, le Cap, deuxième ville du pays, est passé tout près de la catastrophe. Un déclic pour Letabo, lycéenne de 17 ans : « Cela a été un déclencheur car pas personne n’était conscient de ces enjeux. Il y a eu du changement, depuis. Les écoles essaient d’éduquer les enfants sur l’environnement. Cette marche peut aussi permettre d’interpeller. Les gens ne veulent pas voir une nouvelle sécheresse dans les années à venir », insiste-t-elle.

Le péché mignon sud-africain c’est surtout le charbon qui compte encore pour plus de 85 % de sa production d’électricité. Robin, étudiant en géographie, reste pourtant optimiste : « Cela va être difficile de changer ces habitudes dans le court terme, particulièrement dans un pays en développement comme l’Afrique du Sud. Je ne sais pas à quel point les réformes seront rapides mais nous n’avons pas tellement le choix », explique-t-il.

L’Afrique du Sud a été citée, l’an dernier, dans un rapport de Greenpeace, comportant la région la plus polluée du monde, avec 12 centrales à charbon dans un périmètre d’environ 200 kilomètres.

Marche mondiale pour le climat et l’environnement à Port-Louis

La marche mondiale pour le climat était également suivie à Maurice. Des lycéens et des étudiants ont donné le coup d’envoi du mouvement dans les rues de Port-Louis, promettant de se mobiliser tous les vendredis pour la cause climatique.

Le jardin de la compagnie, traditionnellement le lieu de toutes les revendications sociales, avait, vendredi matin, une résonnance singulière. C’est le seul espace vert qui reste au cœur de la capitale et c’est là que des jeunes Mauriciens ont lancé leur mouvement pour le climat.

« Nous, enfants des îles, enfants nés de la nature, sommes engagés à présenter la vérité en ce jour, car nous inquiets sur notre avenir. Si on est là aujourd’hui, c’est vraiment pour demander que des actions concrètes et transparentes soient prises maintenant », a-t-elle indiqué.

Les animatrices ont rappelé que Maurice est un haut lieu de la biodiversité mais qu’en même temps, c’est le troisième pays au monde dont la flore est la plus menacée. Leur mobilisation est suivie par des figures de la cause écologique, comme Vassen Kauppaymuthoo, rassuré que la relève arrive enfin. « Ce rassemblement aujourd’hui à Maurice, c’est une preuve, comme à travers le monde, que les jeunes sont unis pour le changement climatique, quels que soient leur race, leur culture, leur niveau social. Cela représente un défi pour l’humanité et les jeunes sont prêts à agir pour leur futur », précise-t-il.

Shaama, étudiante en sciences marines préoccupée par l’ampleur des dégâts dans les lagons mauriciens, est l’initiatrice de ce mouvement. « Je passe beaucoup de temps à la mer. Je vois que les coraux sont en train de mourir et que les poissons sont en train de disparaitre. Ce n’est pas bien », rappelle-t-elle. « La planète chauffe, les jeunes se mobilisent », slogan que les jeunes promettent de faire résonner, tous les vendredis, dans les rues mauriciennes.

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