Beaucoup de monde dans les rues en Algérie aujourd'hui encore, dans plusieurs grandes villes du pays comme Oran et Constantine, mais aussi bien sur à Alger, où la mobilisation semble avoir été au moins aussi forte que la semaine dernière.
Signe que le retrait de la candidature d'Abdelaziz Bouteflika et le report de la présidentielle du 18 avril n'auront pas suffit à apaiser la colère de la rue, comme les vendredi précédents, la mobilisation ne s'est pas limitée à la capitale. Les Algériens se sont aussi massivement mobilisés à Oran, Constantine, Béjaia ou encore Tizi-Ouzou.
A Alger, boulevard Mohamed 5, place de la Grande Poste, place Maurice-Audin … c'est une marée humaine qui a envahi tout l'après-midi les lieux emblématiques de la capitale. Les slogans se sont adaptés aux annonces de lundi : « On voulait des élections sans Bouteflika on se retrouve avec Bouteflika et SANS élections », ou encore « Boutef, la colle qui colle très fort ». Slogan aussi contre le président français qui s'est exprimé cette semaine sur la situation, avec cette pancarte « Macron occupe toi de tes "gilets jaunes" ».
Des logos détournés, des caricatures, les Algériens se sont illustrés une fois de plus par leur grande imagination, reflet de leur colère. En fin de journée, des dérapages ont été signalés dans au moins un quartier d'Alger, jets de pierre contre gaz lacrymogène.
Toute la journée, les manifestants ont veillé à ce que les marches restent pacifiques. Des appels avaient été lancés également pour que les marcheurs évitent de se diriger vers la présidence de la République pour éviter tout affrontement. Plusieurs vidéos ont circulé montrant des manifestants saluant les forces anti-émeute, vidéo de policiers esquissant un sourire au contact des manifestants.