Deux ministres congolais ont été suspendus pour soupçons de mauvaise gestion, mais un responsable sécuritaire visé par des sanctions de l'Union européenne pour violations des droits humains a lui été promu.
Dans une annonce lue à la télévision publique congolaise mercredi soir, Roger Kibelisa a été nommé assistant du conseiller spécial du chef de l'Etat en matière de sécurité.
Ce haut responsable de l'Agence nationale de renseignements, la très redoutée ANR, est l'un des quatorze Congolais visés par des sanctions de l'Union européenne pour leur rôle dans la répression des manifestations de l'opposition entre fin 2016 et 2018.
Roger Kibelisa est lui accusé par l'Union européenne d'avoir participé à des campagnes d'intimidation à l'encontre de membres de l'opposition. Arrestations arbitraires et détentions sont quelques-unes des décisions qui lui sont reprochées.
Visé par un gel des avoirs et une interdiction de se rendre en Europe, ces sanctions prises le 12 décembre 2016 ont été renouvelées l'année dernière, juste avant la présidentielle du 30 décembre pour une durée d'un an.
Annoncée en même temps que les libérations des prisonniers politiques, cette mesure prise par le président Tshisekedi était dans un premier temps passée plutôt inaperçue. Mais cette nomination, même au poste d'« assistant » du conseiller sécurité François Beya n'envoie pas de signal de rupture, bien au contraire. Une rupture pourtant fortement souhaitée par les Congolais.
En déplacement au Kenya, jeudi, le président français Emmanuel Macron a lui aussi appelé Félix Tshisekedi à « prendre son autonomie » vis-à-vis du clan de son prédécesseur Joseph Kabila.