L'ONG Global Witness interpelle plusieurs entreprises européennes importatrices de bois. L'ONG leur demande de s'assurer que le bois qu'elles achètent en République démocratique du Congo n'est pas issu de l'exploitation illégale, et donc de mieux contrôler les activités des entreprises auprès desquelles elles s'approvisionnent. Dans une enquête publiée ce jeudi 14 mars, Global Witness s'intéresse particulièrement à IFCO, le deuxième exportateur de bois en RDC
Lors de sa création, l'année dernière, l'Industrie forestière du Congo, IFCO, a hérité de concessions exploitées précédemment par Cotrefor et avant cela par Trans-M. Deux sociétés au passé mouvementé.
Trans-M était dirigée par l'homme d'affaires Ahmed Tajeddine, patron également de Congo Futur qui avait été placé sous sanctions par les Etats-Unis en 2010. Le Trésor américain estimait que les millions de dollars générés par les entreprises d'Ahmed Tajeddine étaient utilisés pour financer le mouvement libanais Hezbollah, considéré comme un groupe terroriste par les Etats-Unis.
Deux ans après ces sanctions, Trans-M est devenu Cotrefor, entreprise accusée à plusieurs reprises de trafic de bois illégal par Greenpeace. Et l'année dernière, Cotrefor a transféré ses concessions à une nouvelle entreprise IFCO. Pas si nouvelle que cela, selon Global Witness qui souligne dans son rapport : IFCO a maintenu plusieurs cadres de Cotrefor à des postes clefs concernant l'exploitation du bois, la vente et les finances.
Cet héritage trouble mériterait une enquête approfondie, selon Global Witness. L'ONG a documenté de nouvelles périodes d'exploitation illégale dans la concession de Baulu en 2018 et demande aux clients européens d'IFCO de vérifier la provenance du bois congolais qu'ils achètent.