Au Tchad, la manifestation contre la pénurie du gaz, à l’appel du Collectif tchadien contre la vie chère, prévue ce jeudi, est interdite par les autorités. La pénurie est causée par une maintenance de la raffinerie qui n’a pas été anticipée comme il se doit.
Une ménagère portant une bouteille de gaz butane sur la tête errant dans les rues, des clients qui s’écharpent pour récupérer quelques bouteilles disponibles devant une boutique. Le spectacle fait partie du quotidien des Tchadiens depuis plusieurs semaines.
Mais il y’a plus grave, explique Djigamnayal Nelly Versinis, un des responsables du Collectif tchadien contre la vie chère : « Certains ménages réparent avec de la bouse de bœufs séchée les chaussures usées ramassées dans les poubelles. Les gens utilisent les feuilles de palmiers pour préparer à manger. Dans la capitale, il y a certains qui n’arrivent même pas à trouver la bouse de bœufs, parce que c’est extrêmement cher en ce moment ! »
Ce mercredi, le ministre du Pétrole, Mahamat Hamid Nkoua, s’est rendu à la raffinerie pour constater l’évolution des travaux de maintenance qui ne sont pas encore terminés. Pendant ce temps, du gaz a été commandé, mais il faudra du temps pour qu’il parvienne au Tchad.
« Le gouvernement a pris toutes les dispositions pour importer le gaz de l’extérieur. Il faut reconnaître que c’est un produit très spécifique dans son transport, lié aussi à la distance des ports qui nous lient, qui sont au-delà de 1 000 kilomètres. Et c’est la première fois qu’une telle quantité est en train d’être importée », détaille le ministre.
La fin de la pénurie est annoncée pour le 4 avril. Selon nos informations, c’est la mauvaise gestion du choix de l’entreprise qui doit fournir du gaz pendant la période de maintenance qui est à l’origine de cette pénurie.