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Cameroun: «nous sommes des prisonniers politiques» déclarent les militants du MRC

« Nous et nos 160 camarades, détenus dans différentes prisons du Cameroun, sommes des prisonniers politiques », ont déclaré Maurice Kamto et quatre de ses alliés du MRC, dans un communiqué rendu public lundi soir. Les opposants rejettent la version du ministre de la Communication, René Emmanuel Sadi, qui avait affirmé qu’ils étaient détenus pour des « faits de droit commun ». Cette déclaration intervient juste après les premières condamnations d’une partie des militants du MRC interpellés à Yaoundé dans le cadre des marches pacifiques organisées par le mouvement. A l’issue du procès, 26 des inculpés ont été condamnés à une peine d’un an de prison ferme pour les motifs d’« attroupement » et de « manifestation » alors que 11 autres ont été relaxés.

Nous avons été très étonnés de cette décision qui, de manière ahurissante, a condamné les personnes à un an de prison ferme, alors même que la loi elle-même prévoit un maximum de six mois seulement. Il y a là quelque chose d’absolument incompréhensible. Manifester, donner la liberté d’expression, malheureusement, au Cameroun, c’est devenu une infraction pénale passible de peines de prison. Nous sommes lourdement inquiets, parce qu’il se trouve simplement que, pour les mêmes faits prétendument commis le même jour, certaines personnes ont comparu en flagrant délit devant un juge correctionnel et les autres personnes, notamment les leaders de l’opposition, ont été traduits devant le tribunal militaire de Yaoundé. Cela donne des raisons sérieuses de s’inquiéter sur cette justice qui, sûrement, est manipulée par les gouvernants, une tentative de décapiter le MRC, en particulier, et de museler toute opposition au Cameroun.
M° Emmanuel Simh, avocat et vice-président du MRC
13-03-2019 – Par Carine Frenk

 

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