Au cours de sa tournée en Afrique de l’Est, Emmanuel Macron est passé par Djibouti les 11 et 12 mars. Le chef de l’Etat français y a rencontré son homologue Ismaïl Omar Guelleh avant de tenir une conférence de presse conjointe. Même s’il n’a pas directement évoqué la situation politique djiboutienne, l’opposition dans le pays se dit satisfaite de cette visite.
Les opposants djiboutiens ont tenté de lire entre les lignes les propos d’Emmanuel Macron. Dans leur interprétation, ils ont vu des signes favorables à leur cause. Abdourahman Mohamed Guelleh cite le moment où le président français a évoqué le besoin d’amélioration du climat des affaires à Djibouti. Pour le patron du parti RADDE, « ce langage diplomatique dénonce l’insécurité des investissements à Djibouti, la corruption, les détournements et les pots-de-vin », explique-t-il.
Interrogé en conférence de presse sur la situation en Algérie, Emmanuel Macron a salué la décision du président Bouteflika de ne pas briguer de cinquième mandat. L’opposant djiboutien Adan Mohamed Abdou y voit « une allusion claire à Djibouti où, comme Abdelaziz Bouteflika, le président Guelleh est arrivé au pouvoir en 1999 et se dirige vers un cinquième mandat », souligne-t-il. Le président de la nouvelle coalition USN souhaite qu’à Djibouti aussi, la France accompagne le pays vers la démocratie.
Mohamed Daoud Chehem regrette toutefois que le chef de l'Etat français n’ait pas rencontré d’opposants. « On lui aurait parlé des violations des droits de l’homme mais il n’a aucune considération pour nous. C’est malheureux. Il n’écoute que le pouvoir », regrette le chef du parti PDD.