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Abdelaziz Bouteflika de retour en Algérie, où la contestation ne faiblit pas

Le président algérien Abdelaziz Bouteflika est rentré dimanche en Algérie à l'issue de deux semaines d'hospitalisation à Genève, a annoncé la présidence algérienne dans un communiqué cité par l'agence de presse officielle APS.

Avec notre correspondant à GenèveJérémie Lanche

L'hospitalisation d'Abdelaziz Bouteflika au 8e étage des hôpitaux universitaires de Genève était devenue un secret de polichinelle. Jamais Alger n'aura confirmé sa présence dans l'établissement. Mais le départ, en début d'après-midi, d'un convoi de plusieurs voitures aux vitres teintées a très vite été relayé sur les réseaux sociaux. Direction l'aéroport, où un avion du gouvernement algérien avait atterri dans la matinée. Avant d'être mis à l'abri des caméras et des photographes dans un hangar réservé aux jets privés.

L'appareil, un Gulfstream immatriculé 7T-VPM a décollé vers 16h. Sans jamais que l'on sache, avec certitude qu'Abdelaziz Bouteflika était à bord. Jusqu'au bout, le mot d'ordre, en Suisse, était de ne pas communique sur une visite privée d'un chef d'Etat, venu officiellement pour des examens médicaux.

Sauf que sa présence a très vite suscité des problèmes de sécurité. Manifestation devant l’hôpital, appels téléphoniques quotidiens, tentative d'intrusion dans l'établissement d'un opposant.Dimanche soir, le calme régnait de nouveau aux hôpitaux universitaires, libérés de leur encombrant patient.


Manifestation des lycéens et grève générale

« Le président de la République, Abdelaziz Bouteflika, a regagné Alger dimanche après-midi, à l'issue d'une visite privée à Genève (Suisse) au cours de laquelle il a effectué ses contrôles médicaux périodiques », indique simplement la dépêche de l'APS, citant un communiqué de la présidence algérienne, sans autre détail.

Un avion aux couleurs du gouvernement algérien avait décollé dimanche après-midi de Genève et avait atterri, selon des médias algériens, moins de deux heures plus tard sur la base militaire aérienne de Boufarik, à une quarantaine de km au sud d'Alger.

Un convoi de plusieurs voitures noires aux vitres fumées est sorti de l'enceinte militaire pour prendre l'autoroute – fermée à la circulation – en direction de la résidence d'Abdelaziz Bouteflika à Alger.

Dimanche, des milliers de lycéens ont défilé à travers le pays contre la candidature à un cinquième mandat que brigue le président algérien, et une partie du pays a suivi un appel à la grève générale lancé sur les réseaux sociaux. Une majorité de magasins du centre commerçant de la capitale n'ont pas ouvert. Le marché Reda Houhou, ex-Clauzel, dans le centre, a fonctionné, mais une partie des commerçants n'ont pas rejoint leur étal.

Dans le quartier de Belouizdad, à cinq kilomètres du centre-ville, quelques magasins de l'artère principale sont restés fermés, mais les supérettes, cafés et boulangeries étaient ouverts, selon un habitant. La situation était similaire à Saoula, dans la banlieue sud d'Alger. La plupart des administrations ont semblé fonctionner, de même que les entreprises privées.

Etudiants et enseignants occupent également plusieurs universités du pays, refusant de se plier à la décision des autorités, la veille, d'avancer d'une dizaine de jours à dimanche les vacances universitaires et de les allonger de fait d'autant. Une nouvelle marche estudiantine est prévue mardi pour la troisième semaine consécutive.

Des milliers de personnes ont également  manifesté une nouvelle fois dans plusieurs villes de France, notamment à Paris où dix mille personnes se sont rassemblées place de la République, mais aussi à Marseille.

(Avec Afp)

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