La justice a condamné à diverses peines six policiers jugés notamment pour homicide involontaire dans l’affaire des treize jeunes retrouvés morts en juillet dans le commissariat de Chacona à Brazzaville. Les ONG sont indignées par le fait que la justice ne s’est pas prononcée sur les indemnisations des parents des victimes.
L’Observatoire congolais des droits de l’homme (OCDH) a été la première organisation à révéler, après enquête, que ces treize jeunes étaient morts suite à une torture. Pour Trésor Nzila, son directeur exécutif, le verdict du procès de cette affaire est « complaisant et scandaleux », les peines prononcées contre les six policiers coupables sont très légères.
« Ces jeunes ne sont pas morts par un coup de foudre : il y a eu des actes commis par les policiers. Quant aux peines prononcées par la justice à l’encontre de ces policiers, elles sont très légères et vont décourager les victimes plus tard à porter plainte », a fait observer M. Nzila.
Trésor Nzila et son confrère Loamba Moké de l’Association des droits de l’homme et de l’univers carcéral (ADHUC) ne comprennent pas pourquoi la justice n’a pas pu se prononcer sur les intérêts civils.
« C’est une façon de renvoyer les victimes à leur triste sort parce qu’elles ont été privées du droit à la réparation », s’est indigné le directeur de l’OCDH. « Les peines prononcées doivent être suivies des réparations. Mais lorsque ces peines ne sont pas suivies des réparations, on se moque des réparations. Notre justice devient pour nous une justice douteuse », s’est exclamé Loamba Moké de l’ADHUC.
Les ONG espèrent que la cour d’appel va corriger ce jugement également boudé par les ayants-droits et leurs avocats.