De nouvelles manifestations massives ont eu lieu hier à Alger, Oran, Constantine, Annaba, Guelma, Skikda, Tébessa, Souk Ahras, Mila, Sétif, Tizi Ouzou, Béjaïa, Mostaganem, Siddi Bel Abbès, Mascara, Ghardaïa et de nombreuses autres villes du pays. Une mobilisation historique, massive, largement relayée par la presse algérienne ce samedi matin.
La presse algérienne s'est très largement fait l'écho ce samedi matin de la mobilisation massive qui s'est déroulée vendredi 8 mars dans les rues des grandes villes du pays. Maghreb Emergent propose ainsi une galerie de photos de ces manifestants et souligne que malgré le quadrillage d’Alger par les forces de sécurité, « le cœur de la capitale s’est transformé en salle des fêtes à ciel ouvert ». « Une fête pour la liberté » évoque de son côté le quotidien El Watan.
Dans les cortèges en ce vendredi 8 mars, de nombreuses femmes avaient répondu à l’appel. « Les citoyens ont accueilli leurs concitoyennes avec des fleurs », souligne Maghreb Emergent.
La maturité de la « citoyenneté » algérienne a été saluée dans la presse notamment au regard de ces manifestants qui ont nettoyé les rues, sacs poubelles à la main, après le passage des défilés et de ces groupes de secouristes prêts à intervenir en cas d’urgence dans les rues d’Alger. Ou encore, comme le raconte Algérie Focus, comme ces manifestants qui ont empêché des pilleurs de pénétrer dans le musée des arts islamiques d’Alger et les ont remis à la police.
« Abdelaziz Bouteflika lâché par ses soutiens » peut-on également lire sur une caricature d’Ali Dilem, qui publie notamment ses dessins dans le quotidien Liberté. On y voit Abdelaziz Bouteflika, sur un lit prenant l’eau, des rats s’échappant de ce lit. La légende « Les rats quittent le navire » fait référence à ces démissions collectives au FLN. Au moins sept cadres du parti ont apporté leur soutien au mouvement de contestation.
« Le règne de Bouteflika est déjà terminé, la rue a tranché »
Désormais, « la possibilité pour le président algérien de se maintenir au pouvoir au delà de la fin de son mandat actuel est très faible et si elle existe, elle passe par un affrontement direct avec le peuple », estime Maghreb Emergent pour qui « persister signifie passer en force et réprimer violemment ».
Mais le scénario est peu probable reconnait toutefois le journal en ligne, pour qui Abdelaziz Bouteflika n’a que peu de marge de manœuvre. Dernière issue, pour Maghreb Emergent, utiliser les 50 jours restants du mandat présidentiel pour mettre en place la feuille de route de la transition et s’en aller. « La journée matricielle de ce vendredi 8 mars qui va changer l’Algérie, est un atout pour un sursaut in extrémis du clan présidentiel. Les images d’un peuple en liesse, conjugué au féminin, ont interpellé le monde », conclut le site d’information.
« Le règne de Bouteflika est déjà terminé, la rue a tranché » estime de son côté Tout sur l’Algérie qui ajoute « Abdelaziz Bouteflika doit désormais passer le flambeau et laisser les Algériens gérer leur transition. »