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Kenya: un an après la crise électorale, les vieux démons sont toujours là

Samedi 9 mars, cela fait un an jour pour jour, que le président kényan Uhuru Kenyatta et son opposant Raila Odinga se sont serré la main et ont signé un accord pour mettre fin à la crise électorale de 2017. L’événement avait pris tout le monde de cours, alors que les violences avaient fait des dizaines de morts, que Raïla Odinga s’était autoproclamé président et qu’il tentait de déployer une administration parallèle. Les deux hommes avaient lancé un projet pour éviter de nouvelles crises.

La poignée de main a eu le mérite de stopper net la crise et de faire cesser les violences. Selon leader de la majorité à l’Assemblée, Aden Duale, « la rencontre a relancé l’économie. Les investisseurs ont de nouveau confiance ».

Depuis un an, une guerre a été lancée contre la corruption. Aujourd’hui, près de 90 affaires sont en cours d’instruction. Les enquêteurs vont même jusqu’à mettre en cause des ministres.

« Les sous-entendus ethniques ont été mis en sourdine et la lutte contre la corruption n’a pas de caractère tribal », indique John Mbadi, chef de l’opposition à l’Assemblée.

Pour autant, la poignée de main « n’a pas été une balle en argent pour guérir la maladie du Kenya », explique l’éditorialiste Kipkoech Tanui. Concernant la corruption, on attend encore les premières condamnations. Une Building Bridges Initiative a également été lancée. 14 personnalités devaient faire des propositions pour régler les causes profondes des crises kényanes. On les attend toujours. « Il ne se passe rien, confie un diplomate. Ce sont de vieux bonshommes qui se rencontrent parfois. Ils ont fait des commissions mais ça ne va pas très loin », dit-il.

En attendant, à deux ans des élections, le pays semble en campagne électorale permanente. Le vice-président William Ruto se déplace sans arrêt pour sécuriser des alliances et les calculs sont les mêmes que dans le passé. Bref le Kenya n’en a pas fini avec ses démons.

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