Troisième vendredi de manifestations en Algérie contre une candidature pour un cinquième mandat du président Abdelaziz Bouteflika. Le chef de l'Etat, hospitalisé à Genève, a mis en garde ce jeudi contre un risque de « chaos » dans un message publié par l'agence officielle. Mais cela n'a pas convaincu les citoyens de rester chez eux.
Dans le centre d'Alger, la plupart des commerces sont fermés ce vendredi. Un important dispositif policier est déployé avec plusieurs véhicules anti-émeutes et un hélicoptère survole la capitale.
L’appel avait été lancé pour 14 heures, après l’heure de la grande prière de ce vendredi. Mais dès la fin de la matinée, des centaines de personnes étaient déjà rassemblées autour de la Grande Poste d’Alger et dans le centre-ville de la capitale. Des hommes, des femmes et des enfants aussi qui portent des drapeaux, mais aussi des fleurs.
La place du 1er-Mai, le point de départ de la manifestation, était déjà pleine de monde à la mi-journée. L’entrée l’Alger est complètement bloquée par les embouteillages. Saïd Salhi, le vice-président de la Ligue algérienne des droits de l'homme, décrit une ambiance plutôt festive. Il faut dire que sur les réseaux sociaux, le mot d'ordre donné est clairement pacifique.
Pas de récupération politique
A l’occasion du 8 mars, les associations féministes ont aussi appelé à la mobilisation des femmes pour revendiquer plus de droits, au-delà de l’appel à protester contre un cinquième mandat du président Bouteflika et pour un changement de système politique. Il y aura donc des slogans féministes et la mobilisation promet d’être très importante cet après-midi.
En fin de matinée, Ali Ghediri, le général major à la retraite qui est candidat à l’élection était dans le centre de la ville. Mais lorsqu’il est arrivé près des manifestants, on lui a demandé de partir. Il est clair que ceux qui manifestent ne veulent pas de récupération politique, et souhaitent que cela reste une manifestation du peuple algérien.
Le président Abdelaziz Bouteflika, dont les manifestants réclament le départ, n'est toujours pas rentré en Algérie. Il est hospitalisé depuis une dizaine de jours à Genève en Suisse et entend bien briguer un 5e mandat lors de la présidentielle du 18 avril prochain.