L’opération « mains propres », connue sous le nom d'« opération Epervier » reprend et fait une grosse prise. Il s’agit d’Edgard Alain Mebe Ngo, ancien tout-puissant ministre de la Défense et très proche collaborateur de Paul Biya.
Depuis mardi, Edgard Alain Mebe Ngo est en garde à vue au tribunal criminel spécial à Yaoundé. Lui et d’autres hauts fonctionnaires, dont un colonel de l’armée, sont cités dans des affaires de malversations financières et de détournements de deniers publics dans l'« opération Epervier ».
L’ancien ministre a brièvement été sorti de sa cellule pour assister à des perquisitions qui ont eu lieu en sa résidence et au siège de l’une de ses entreprises. L’ancien ministre de la Défense, dont la détention provisoire pourrait être rallongée jusqu’au 19 mars prochain, selon une source proche de dossier, devrait alors être présenté à un juge en vue d’une inculpation ou non.
Des auditions depuis fin janvier
Depuis fin janvier 2019, cet ancien très proche collaborateur du chef de l’Etat était auditionné par les enquêteurs du Tribunal criminel spécial (TCS), juridiction d’exception chargée de traquer les prévaricateurs de la fortune publique.
Selon plusieurs sources, l’une des affaires sur lesquelles Edgard Alain Mebe Ngo est inquiété concerne les contrats d’achat d’équipement militaire pour le compte de l’armée camerounaise. Des contrats sur lesquels pèsent des soupçons de malversations, notamment de détournements de deniers publics.
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Ministre sans discontinuer pendant plus de vingt ans, Edgard Alain Mebe Ngo était jusqu’à sa sortie du gouvernement en mars 2018 l’une des personnalités les plus redoutées du régime, et souvent présentée comme un potentiel dauphin de Paul Biya.