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Algérie: le camp Bouteflika perd certains de ses soutiens

En Algérie, la pression de la rue se poursuit contre la candidature du président Bouteflika à un cinquième mandat. De nouvelles manifestations ont encore lieu ce mercredi à travers le pays. Une colère qui fait tache d’huile.

Le camp du chef de l'Etat vient de perdre un de ses soutiens. En effet, l'Organisation nationale des moudjahidines, les anciens combattants de la guerre d’indépendance, se déclare solidaire des manifestants. C’était pourtant un soutien de longue date. L’Organisation nationale des moudjahidines avait affirmé sa fidélité au chef de l’Etat le 12 février dernier. Mais hier mardi, dans un communiqué cette puissante organisation a estimé que les manifestations étaient légitimes parce que les institutions n’étaient pas à la hauteur des aspirations du peuple.

Pour l’organisation, il y a « collusion entre et des parties influentes au sein du pouvoir et des hommes d’affaires véreux qui ont bénéficié de manière illicite de l’argent public ». Et ceci, selon l’organisation, c’est en contradiction avec l’appel du 1er novembre, c’est-à-dire avec les principes qui ont sous-tendu la lutte algérienne pour son indépendance. Or, l’héritage de cette période de lutte, c’est l’un des arguments fondamentaux de ceux qui sont à la tête du pays aujourd’hui. Un indice de plus que le front des soutiens au 5e mandat du président Abdelaziz Bouteflika se fragilise.

Le président Bouteflika toujours à Genève

A leur tour, les avocats se mobilisent. Dans un communiqué, l'ordre des avocats du barreau d'Alger s'engage à défendre gratuitement toute personne arrêtée lors des manifestations contre un cinquième mandat du chef de l'Etat. De leur côté, les avocats du barreau de Tizi Ouzou interpellent – sur leur page Facebook – le Conseil constitutionnel. Ils rappellent que « les capacités physiques et mentales » des candidats à la magistrature suprême « ne doivent pas être éludées ». Lundi, ce sont les avocats du barreau de Constantine qui avaient annoncé une grève illimitée, en signe de protestation contre la candidature du chef de l'Etat à la présidentielle du 18 avril.

Pendant ce temps, le chef de l'Etat, affaibli par un AVC, est à Genève pour des contrôles médicaux « périodiques », selon la présidence. L'hôpital où il est soigné est littéralement harcelé pour des informations sur l'état de santé d’Abdelaziz Bouteflika. La direction de l'hôpital a d’ailleurs réagi dans un communiqué : « Les hôpitaux universitaires de Genève rappellent que leur unique mission est de soigner toute personne le nécessitant, quel que soit son statut ». La direction appelle à respecter « la déontologie ».

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