En Centrafrique, moins de 24 heures après la proclamation du gouvernement élargi par le nouveau premier l’unité de façade se fissure. Des groupes armés sont montés au créneau et dénoncent un gouvernement qui ne tient pas compte de l'accord de paix signé à Bangui le 6 février dernier.
Les communiqués tombent les uns après les autres depuis ce dimanche soir. C'est d'abord le FPRC de Noureddine Adam, l'un des principaux groupes armés de Centrafrique qui a ouvert le bal, en annonçant son retrait d'un gouvernement qui n'est pas inclusif selon ce groupe. Son conseiller politique et porte-parole, Abakar Sabone, vient de lancer au président Faustin-Archange Touadéra un ultimatum de trois jours pour qu'il mette en place un gouvernement conforme à l'accord de paix. Et il en appelle à l'Union africaine, le principal artisan de ce texte.
Le FDPC de Abdoulaye Miskine qui n'est pas lui représenté au gouvernement a suivi. Il a annoncé son retrait « pur et simple du processus de paix » en cours dans son pays. Le MLCJ de Ali Abdaraman, qui parle d'un gouvernement « exclusif et discriminatoire », appelle le président et son Premier ministre à revoir leur copie. Enfin, le MPC de Mahamat al-Khatim dit considérer désormais que l'accord de paix négocié à Khartoum est « caduc ».
Un poste ministériel en plus
Pour le moment, les groupes armés, qui disent mener une action concertée, cherchent surtout à faire pression sur le gouvernement centrafricain et obtenir plus de postes. Six groupes armés -sur les 14 qui ont participé aux négociations- ont obtenu des postes ministériels. Ils avaient déjà six représentants dans le gouvernement sortant et ils ont obtenu cette fois sept postes sur 37, soit un de plus. Ils estiment donc que ça n'est pas assez d'autant que les groupes armés n'ont pas eu la primature qu'ils convoitaient.
Le gouvernement centrafricain n'a pas encore réagi officiellement. Cela devrait se faire un dans l'après-midi lors du discours très attendu du nouveau Premier ministre à la radio nationale. Enfin, l'Union africaine n'a pas encore réagi à ces nouveaux développements en Centrafrique, mais un haut cadre contacté tout à l'heure dit tenter de calmer le jeu.