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A Paris, la diaspora algérienne manifeste contre un 5e mandat de Bouteflika

Abdelaziz Bouteflika va-t-il briguer un cinquième mandat ? Le président l’a annoncé, mais on attend toujours le dépôt officiel de son dossier de candidature. Le camp présidentiel a-t-il changé d’avis face à la fronde inédite du peuple ? En attendant d’être fixés, les Algériens ne désarment pas. Des manifestations ont lieu à Alger et à Paris un rassemblement de la diaspora algérienne en France se tient place de la République ce dimanche.

La place de la République devient petit à petit noire de monde, on y voit de très nombreux drapeaux algériens, l’hymne national qui est entonné entre deux slogans. Ces slogans ce sont surtout évidement « Non au cinquième mandat », mais aussi « Sans violence, sans peur, partez », ou encore « On veut une période de transition » ou « Pouvoir assassin ».

Ce qui est intéressant, c’est que la foule est très hétérogène, rapporte notre envoyée spéciale, Laura Martel. Il y a des jeunes hommes, des femmes, mais aussi beaucoup de familles. L’ambiance est bon enfant. Il y a même des buvettes et de très nombreux enfants sont également présents. Tous les manifestants à qui j’ai pu parler dénoncent ce qu’ils appellent « une mascarade », qui est pour eux cette cinquième candidature du président Bouteflika.

Un sentiment d'humiliation

Ils évoquent même un sentiment d’humiliation. Une humiliation pour le peuple algérien, mais aussi pour le président Bouteflika lui-même, qu’ils estiment maltraité, finalement. Ils n’ont pas de ressentiment envers le président. Beaucoup saluent même son action sur le pays, mais tous pensent qu’il est désormais temps de tourner la page et qu’il convient pour eux – les gens de la diaspora -, de montrer leur soutien à la mobilisation massive qu’il y a actuellement en Algérie.

Autre point intéressant : beaucoup manifestent pour la première fois, dont des jeunes qui n’ont connu finalement que l’ère Bouteflika et qui estiment que la classe politique est totalement déconnectée de leur réalité. En revanche, la plupart des manifestants interrogés estiment qu’il y a peu d’espoir que le président Bouteflika ne dépose pas sa candidature aujourd’hui.

Des manifestants de la diaspora algérienne place de la République à Paris le 3 mars 2019. © RFI/Laura Martel

► à (ré)écouter: Naoufel Brahimi El Mili, invité de la mi-journée de RFI

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