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Disparition de Med Hondo, comédien et réalisateur, figure engagée du cinéma africain

Le Fespaco, festival de cinéma de Ouagadougou, s'achève ce week-end. Lui avait remporté le grand prix du Fespaco il y a 33 ans, en 1987, avec son film «Sarraounia». Med Hondo est mort hier, samedi, à Paris des suites d'un cancer. Il avait 83 ans. Acteur, producteur, réalisateur, c'était l'un des grands noms du 7ème art africain. Né à Atar en Mauritanie et venu en France à 23 ans, il y avait découvert le métier de comédien, puis celui de cinéaste, et il était devenu une figure du cinéma africain engagé des années 70, une grande voix anticolonialiste et anti-raciste

En 1987, Sarraounia, grande fresque anticolonialiste lui avait valu le prix Etalon d'or de Yennenga, le grand prix du Fespaco.

© wikipedia.org/

Mais son premier coup d'éclat en tant que réalisateur remontait à 1969. Avec Soleil O, Med Hondo avait été sélectionné à Cannes.

Med Hondo, natif de Mauritanie, est alors l'un de premiers cinéastes à dénoncer la pauvreté, les humiliations et le racisme subis par les travailleurs immigrés en France. Il enfonce le clou en 1973 avec Les Bicots nègres, vos voisins.

Comme Ousmane Sembène, c'était une figure anticolonialiste, et anti-raciste.

Comme lui encore, Med Hondo avait été docker, à Marseille, à son arrivée en France en 1959. Il avait exercé toutes sortes de métiers avant de découvrir le théâtre. Devenu d'abord comédien, il s'était ensuite formé seul au métier de réalisateur. On lui doit une dizaine de longs métrages.

Et Med Hondo, c'était aussi une voix. La voix française d'Eddie Murphy qu'il aura doublé dans une trentaine de films, de Docteur Doolittle au Flic de Beverly Hills. Mais ses talents en matière de doublage lui avaient valu des dizaines d'autres rôles, puisqu'il avait aussi prêté sa voix, par exemple, à Morgan Freeman ou à des personnages de dessins animés, de l'âne de Shrek à Rafiki dans Le Roi lion.

« La Table des Anciens » à l’hôtel de l’Indépendance de Ouagadougou (Burkina Faso), avec Med Hondo, Timité Bassori, Lionel N’Gakané, Tahar Cheriaa et Ousmane Sembène, Ahmed Attia (de g. à dr.) © Collection privée Mohamed Challouf/OIF

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