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Nigeria: la société civile demande un audit sur les annulations de voix

Au lendemain de la réélection pour un second mandat de Muhammadu Buhari, élu avec 56% des voix, le PDP envisage de déposer des recours pour pointer du doigt certaines irrégularités. Son candidat, Atiku Abubakar, a obtenu 41% des suffrages. Il a 30 jours pour déposer ses recours auprès de la Cour Suprême. Plusieurs plateformes de la société civile, qui ont observé le scrutin émettent également des doutes constatés et demandent un audit concernant près de 3% des suffrages annulés en raison de dysfonctionnement.

Selon la commission électorale, près de 3,3% des voix ont dû être annulées lors du scrutin. Soit en raison de soucis logistiques, sécuritaires ou de la non-utilisation des lecteurs de carte à puce pour identifier les électeurs.

Ces annulations concernent essentiellement les États de Rivers, de Nasarawa, Akwa Ibom ou encore de Benue. Et des sites où les résultats ont été serrés entre les deux principaux partis, l’APC et le PDP.

« Plus de 948 000 voix ont été annulées dans l’Etat de Rivers, constate Paul James, membre de Yiaga Africa, plateforme qui a déployé 3 000 observateurs. Dans le Nasarawa par exemple, le PDP était clairement en tête. Les annulations de voix ont affecté les résultats, puisque la marge entre les deux partis a été drastiquement réduite. Nous demandons donc un audit concernant les annulations de voix dans ce scrutin. »

Interpellé par les partis politiques sur cette question, Mahmood Yakubu, le président de l’INEC, a indiqué que ces annulations étaient « marginales ». « Faux » rétorque Clément Nwankwo, analyste et membre des observateurs de la société civile mobilisés pour observer le vote.

« Ce n’est pas du tout marginal : on parle d’au moins 3 millions de voix annulées, toutes situations confondues. C’est loin d’être anodin, quand on compare l’écart de voix qui sépare les deux principaux candidats… Cela pose la question de la gestion de ce processus électoral. Nous demandons des explications concernant les raisons de ces annulations ».

En parallèle ces organisations demandent une revue du fichier électoral.
 

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