En République démocratique du Congo, les vingt derniers activistes arrêtés mercredi pour avoir manifesté ont tous été libérés, jeudi 28 février.
Ils étaient une cinquantaine au total. A Goma, ces activistes manifestaient contre l'insécurité mercredi, ils ont fini par être libérés ce jeudi en fin d'après-midi. A Kinshasa, l'interpellation n'avait duré que quelques heures, mais dans les deux cas, les jeunes activistes disent avoir été brutalisés par la police. Plusieurs vidéos circulent sur les réseaux sociaux. La manifestation à Kinshasa visait à demander la fin de l'impunité. C'est aussi l'un des sujets abordés dans un mémorandum adressé par des mouvements citoyens et d'autres organisations de jeunes à Félix Tshisekedi et déposé à la présidence hier.
« Ceux qui ont été auteurs des violations graves des droits humains pendant le régime passé, ceux qui ont été auteurs de détournement et de corruption à grande échelle pendant le régime passé, au nom de la réconciliation, ils ne peuvent pas être laissés tranquilles, affirme Hermann Mbuwa, membre du mouvement citoyen "Il est temps" qui fait partie des signataires. Ils doivent être déférés devant les instances de la justice, parce que le président Tshilombo Félix prône l’Etat de droit. L’Etat de droit veut aussi dire le respect des textes et des lois de la République. Ceux qui ont volé, ceux qui ont pillé, ceux qui ont violé les droits humains, doivent répondre devant la justice et ils ne peuvent pas à ce titre être reconduits encore dans la gestion de l’Etat. »
Hermann Mbuwa poursuit : « On ne peut pas comprendre dans un nouveau régime qui prône le changement, dans un nouveau régime où l’Etat de droit doit être érigé en modèle, que les activistes des droits humains continuent à subir des répressions similaires à l’ancien régime, des tortures et des frappes, et des arrestations arbitraires continues sont regrettables. Nous disons toujours que les mêmes causes produisent les mêmes effets, les mêmes personnes ne peuvent qu’appliquer les mêmes méthodes. Donc il est important pour le président de la République de donner une nouvelle image par rapport à son gouvernement. »
Les signataires du mémorandum demandent également au chef de l'Etat de nommer au poste de ministre de la Jeunesse une personnalité jeune et reconnue par les milieux associatifs.