Des défenseurs de l'environnement sont inquiets après la signature de cet accord. Classé au patrimoine mondial de l'Unesco, ce parc abrite la plus grande forêt tropicale d'Afrique et 40% des bonobos restants dans le monde.
Mi-décembre, quelques jours avant son départ du pouvoir, le président sortant, Joseph Kabila a signé un décret qui approuve cet accord de partage de production entre une société pétrolière sud-africaine et la RDC dont l'une des licences pétrolières empiète sur le parc national, révèle l'agence de presse Bloomberg.
Avec ses 36 000 km², le parc de Salonga est le poumon forestier de la République démocratique du Congo. L'exploitation de pétrole aux alentours et à l'intérieur de cette aire protégée pourrait être fatale à ses nombreuses espèces rares et endémiques. Elle pourrait aussi altérer le rôle de puits de carbone du parc, primordial dans l'atténuation du changement climatique.
L'accord de partage de production de pétrole entre la société sud-africaine DIG Oil et la RDC est vu d'un mauvais oeil par Cosma Wilungula, directeur général de l'Institut congolais pour la conservation de la Nature : « On ne peut pas exploiter le pétrole dans un bien du patrimoine mondial. Il y a des possibilités un peu partout et la loi le prévoit. Ils peuvent trouver d'autres blocs de substitutions dans d'autres endroits du pays parce qu'il y a du pétrole un peu partout en RDC. »
Le ministère des hydrocarbures lui se veut rassurant. Il reste de nombreuses étapes à franchir avant que l'exploitation soit effective tempère une source au sein du ministère, qui précise aussi que « la loi congolaise n'interdit pas l'exploration d'hydrocarbures dans des zones protégées ».
En effet, la loi sur les hydrocarbures indique que le Premier ministre peut prendre un décret autorisant l'exploration pétrolière après un audit environnemental. En cas de découverte d'hydrocarbures, l'exploitation est possible après déclassement des aires protégées concernées.
Début février, une autre licence a été octroyée à la Compagnie minière du Congo par les autorités. Celle-ci aussi empiète sur le parc national de Salonga.