A partir du mardi 26 février, à Madagascar, les candidats aux élections législatives du 27 mai 2019 peuvent déposer leur dossier de candidature dans les bureaux de leur district. Les enjeux sont énormes. Pour le président Rajoelina, l’objectif est d’obtenir la majorité à l’Assemblée nationale afin de contrebalancer un Sénat qui, en l’état, ne lui est pas favorable. Pour les partis des deux ex-présidents, le but est d’obtenir suffisamment de sièges, sur les 151 que compte la Chambre basse, pour contrecarrer l’influence du pouvoir en place et s’ériger en opposition forte. Pour l'heure, les tractations sont loin d’être achevées au sein des trois partis principaux du pays.
Obtenir la majorité est une nécessité pour le parti présidentiel. Le TGV d’Andry Rajoelina poursuit donc son alliance avec des partis comme le MMM de Hajo Andrianainarivelo, l’actuel ministre des Travaux publics. Confiant quant au résultat, ce dernier, qui disposait de quinze députés sous la mandature précédente, admet cependant que « ce n’est pas facile dans certaines circonscriptions de concilier les uns et les autres. Mais les chefs de partis sont là pour trancher. Pour le choix des candidats, le critère est simple : c’est celui qui aura l’adhésion de la base et qui sera le meilleur – quelle que soit sa couleur politique – à représenter sa circonscription. Les discussions continuent. Mais si on a réussi à sortir une candidature unique lors des présidentielles, je ne vois pas pourquoi il y aurait des problèmes pour trouver une candidature unique dans toutes les circonscriptions. »
« Guerre de leadership »
Côté HVM, le parti du président sortant, un cadre qui souhaite rester anonyme dénonce la « guerre de leadership » qui fait rage au sein entre le clan de l’ex-chef d’Etat Hery Rajaonarimampianina et celui du président par intérim, Rivo Rakotovao. Résultat, confie-t-il, « beaucoup d’ex-députés HVM souhaitent se présenter avec les moyens du parti mais sans l’étiquette du parti ». Le HVM envisage donc de créer une plateforme pour rallier un maximum de candidats et en présenter un dans chaque district. « Si le HVM ne finance pas ces candidats, il est illusoire de gagner cette élection », concède-t-il. « On se dirigera alors vers la disparition du parti. »
Ambiance tendue
Enfin, côté TIM, le parti de Marc Ravalomanana, l’ambiance est là-bas aussi tendue. Les résultats des primaires organisées ce week-end ont pour le moins été surprenants : des cadres historiques du parti, à l’instar de Guy Rivo, n’ont pas obtenu le sésame pour se présenter. « On est dans une phase compliquée, avoue un cadre du TIM. On se trouve avec des personnes qui ont beaucoup travaillé durant la présidentielle et qui espéraient être récompensées. Or le processus démocratique en a décidé autrement ». Le TIM et ses alliés comptent également présenter un candidat dans chaque circonscription. Au TIM comme ailleurs, les négociations sont toujours en cours pour l’investiture de plusieurs candidats.