Des Kamuina Nsapu, du nom d'un chef coutumier qui s'était rebellé contre le pouvoir de Kinshasa, s’étaient regroupés dans la localité de Kamako au Kasaï après avoir déposé les armes. Mais des tensions ont éclaté dimanche 24 février entre ces miliciens, des Lubas, et la communauté Tetela.
Comme le font de nombreux miliciens depuis l'accession au pouvoir de Felix Tshisekedi, originaire de la région du Grand Kasaï, des combattants Kamuina Nsapu avaient décidé de déposer les armes la semaine dernière à Kamako.
Les miliciens et leurs familles ont été rassemblés à Kamako. Selon plusieurs témoignages, ils n'étaient pas pris en charge. Ils se sont alors rendus au marché dimanche, mais d’après des habitants, l'initiative a été très mal perçue par la communauté Tetela.
Selon un responsable local des droits de l'homme, le chef de la communauté Tetela s'est opposé à ce que les Kamuina Nsapu aient accès à quoi que ce soit sur le marché. Selon cette source, les ex-miliciens l'ont alors capturé et l'ont conduit à leur tshiota, leur quartier général.
L'armée est intervenue. Au moins 19 personnes ont été tuées, dont une femme et sept mineurs, selon des sources locales. Sans doute plus, car d'après plusieurs sources, des membres de la communauté Tetela ont circulé dans la ville après l'intervention des militaires. Armés de couteaux et de machettes, ils s'en sont pris à des personnes parlant luba, selon des témoignages.
Après une journée et une nuit de violences dimanche, lundi soir, 500 membres de cette communauté avaient trouvé refuge près de la base de la Monusco à Kamako. La situation est calme mais toujours tendue.
Une délégation de la mission de l'ONU ainsi que le gouverneur de la région sont attendus sur place ce mardi.