La tension diplomatique entre le Kenya et la Somalie ne retombe toujours pas. Nairobi accuse Mogadiscio d’avoir mis aux enchères, le 7 février à Londres, des licences d’exploration pétrolière sur un territoire revendiqué par les deux pays. Même si le gouvernement somalien a tenté de calmer le jeu, le Kenya n’en reste pas là. Le ministère kényan des Affaires étrangères a envoyé un courrier très ferme à son voisin.
« Le Kenya ne cédera jamais un pouce de son territoire », écrit Monica Juma dans sa lettre adressée à la Somalie. La ministre kényane des Affaires étrangères accuse Mogadiscio de chercher à « volontairement tromper » son pays.
Le gouvernement somalien a pourtant nié toute vente de blocs pétroliers sur la zone litigieuse, ajoutant qu’aucune décision unilatérale ne serait prise sur cette région avant une décision de la Cour internationale de justice.
Mais le Kenya juge son voisin de mauvaise foi. Dans son courrier, Monica Juma explique que les cartes projetées à Londres font perdre 51 000 km carrés à la zone économique exclusive kényane et 95 000 km carrés à son plateau continental.
La ministre ajoute qu’un calendrier détaillé pendant la conférence prouverait bien les intentions cachées : fin d’appel d’offres le 12 septembre, date limite de signature d’un accord le 9 décembre, entrée en vigueur le 1er janvier 2020. Selon Nairobi, un tel échéancier montre clairement une intention de vente, et ce bien avant le verdict de la CIJ. Le Kenya dit attendre désormais des réponses claires, tout en se disant ouvert au dialogue.