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Kenya: report d’une décision de justice sur la dépénalisation de l’homosexualité

L'homosexualité va-t-elle rester un crime au Kenya ? Il va falloir attendre encore pour avoir une réponse judiciaire. La Haute Cour de Nairobi devait se prononcer sur la décriminalisation des relations entre personnes de même sexe, aujourd'hui punies de 14 ans dans le pays, mais elle a repoussé son verdict au 24 mai prochain.

« Vous n’allez peut-être pas aimer les nouvelles que j’ai », a annoncé le juge Chacha Mwika en arrivant dans la salle d’audience pleine à craquer. Le magistrat a repoussé de trois mois la date du verdict.

Homosexuelle et militante de longue date de la cause LGBT, Yvonne Oduor n’a pas caché son agacement : « C’est décevant et frustrant. Surtout pour les gens dont les vies dépendent de ce verdict. Un retard de la justice, c’est comme un déni de justice. Mais on ne peut pas faire grand-chose. On ne peut qu’attendre. Au moins, on a encore une chance de se battre. Et dans mon cœur, je sais qu’on va l’emporter. »

Le juge a invoqué l’absence d’un autre magistrat et une lourde charge de travail, expliquant qu’ils étaient rattachés à d’autres cours et avaient beaucoup d’autres dossiers à traiter. Phelix Kasanda, alias Mama G, n’a pas cru à ces arguments : « Ce sont juste des excuses. On utilise des boucs émissaires. Ils ne disent pas la vérité. Peut-être qu’ils essaient de préparer les Kényans psychologiquement, ou peut-être qu’ils ont encore besoin de consulter autour d’eux. On ne peut pas savoir. Mais on garde espoir. Trois mois à attendre, ce n’est pas trop long. »

Selon le gouvernement, 534 personnes accusées d’homosexualité ont été accusées entre 2013 et 2017. Les organisations militantes ont prévu des mesures de protection au cas où la loi serait maintenue.

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