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Madagascar: le président Rajoelina prend des mesures fortes contre la corruption

Mercredi soir, en Conseil des ministres, le président de la République a fait des annonces en matière de bonne gouvernance qui sont de bon augure pour Madagascar. A commencer par l’instauration d’une tolérance zéro envers les faits de corruption du quotidien dans les administrations et la nomination d’une personnalité emblématique à la tête de l’une des deux institutions majeures de lutte contre la corruption.

« Tolérance zéro et sanctions exemplaires à l’égard de tout le personnel administratif en matière de corruption ». Mercredi, devant ses ministres, le président Andry Rajoelina s’est montré intransigeant : la stratégie de lutte contre la corruption mise en place en 2015 par son prédécesseur doit être suivie à la lettre.

Il a par ailleurs annoncé d’autres mesures coup de poing, comme le « standard de service » qui devrait voir le jour dans les trois mois. Un outil basique mais essentiel, explique la porte-parole du gouvernement, Lalatiana Rakotondrazafy : « Pour que les usagers du service public puissent savoir quel est le délai normal pour obtenir tel papier administratif, le montant qu’ils vont devoir payer, les procédures à suivre, et pour qu’il n’y ait pas d’aller-retour inutiles qui favorisent l’opportunité de la création de la corruption. »

Sahondra Rabenarivo devient Madame Anticorruption

Mais la plus grande décision qui a été prise, c’est la nomination de la nouvelle présidente du Comité pour la sauvegarde de l’intégrité (CSI) qui est une grande figure de la société civile et dont la réputation quant à la lutte contre la corruption n’est plus à faire. Cette personne, c’est Sahondra Rabenarivo, une membre active de la société civile, notamment au sein du respecté Observatoire de la vie publique. Elle avait rejoint le pôle d’experts de la plateforme « Initiative pour l’émergence de Madagascar » d’Andry Rajoelina durant la campagne présidentielle.

Sa nomination a été saluée par ses collègues de la société civile et plusieurs chancelleries. Jointe par téléphone, Sahondra Rabenarivo rappelle que son rôle sera d’harmoniser la stratégie nationale de lutte contre la corruption et les objectifs émis dans programme présidentiel. « Il n’y a pas d’incohérences, précise-t-elle. Juste des mises à jour à effectuer pour y inclure les nouveautés promises dans l’IEM ».

Elle aura aussi d’ici juin la charge de piloter le recrutement du futur dirigeant du Bureau indépendant de lutte anticorruption (Bianco), la seconde institution phare du pays en matière de lutte contre la corruption. Bref, c’est un vent nouveau qui souffle sur la Grande Île. « Pourvu qu’il soit dans le bon sens », concluent plusieurs observateurs.

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