La Coordination des mouvements de l’Azawad (CMA) a annoncé lundi soir qu'elle renonçait à appliquer les nouvelles règles de la vie publique à Kidal édictées de façon unilatérale. Ainsi, le rôle du « cadi », le juge islamique, aurait-il été privilégié, au détriment des instances étatiques maliennes.
La CMA, qui administre la ville depuis plusieurs années, avait annoncé, ces derniers jours, vouloir, par exemple, interdire la consommation de l'alcool ou renforcer le rôle du cadi, le juge islamique, au détriment des instances étatiques maliennes.
Bronca des autorités maliennes
Mais, dans un communiqué publié lundi soir, la Coordination des mouvements de l’Azawad, ex-rébellion, affirme prendre acte de la grande incompréhension suscitée par son projet de renforcer sa présence, son autorité, sur la ville, notamment dans les domaines de la sécurité, de la justice et de la gouvernance.
Le même communiqué affirme reconnaître sur la localité les prérogatives de l’Etat malien.
En fait, après l’annonce officielle des nouvelles mesures qui tendaient à montrer que Kidal devenait clairement un Etat dans l’Etat, il y a eu une véritable bronca des autorités maliennes qui ont notamment saisi le comité de suivi de l’Accord de paix d’Alger.
« Un violation flagrante de l'accord »
Le président de cet organe a fait immédiatement une sortie plutôt musclée. Ahmed Boutache a notamment parlé de « violation flagrante de l’Accord d’Alger » par la CMA. Sa conclusion est sans appel : « Ceci constitue une violation flagrante de l’Accord et une atteinte aux prérogatives régaliennes du gouvernement de la République du Mali, explique-t-il à RFI. Nous considérons donc que ces mesures, à caractère réglementaire, indûment prises par le président de la CMA sont nulles et de nul effet. Et le président de la CMA est interpellé pour ne plus avoir à prendre de pareilles initiatives. »
La pression était également venue de la médiation, notamment de la mission de l’ONU au Mali (Minusma), ainsi que de la représentation locale de la Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest (Cédéao) et de l’Union africaine. Du coup, l’ex-rébellion a été donc obligée de ranger dans sa poche son projet.