Voilà deux mois que les manifestations contre le régime ont commencé au Soudan. C’était le 19 décembre 2018 et au départ, il s’agissait de manifestations pour protester contre la décision du gouvernement de tripler le prix du pain. Mais elles se sont rapidement transformées en manifestations contre le président Omar el-Béchir, qui est au pouvoir depuis 30 ans. Aujourd’hui, ces manifestations sont quasi quotidiennes.
Ce n’est pas la première fois qu’Omar el-Béchir fait face à des manifestations, mais cette fois-ci, la contestation dure. Voilà deux mois que les Soudanais descendent dans la rue, presque tous les jours. Ces manifestations sont organisées dans tout le pays et pas seulement dans la capitale Khartoum.
Les observateurs notent que cette fois-ci les manifestants semblent très déterminés, surtout que la contestation rassemble un large éventail de la population. Des jeunes, des étudiants, des docteurs, des enseignants, la classe moyenne, mais aussi les classes les plus modestes, les partis politiques et les syndicats.
Les autorités ont réagi avec virulence. Le gouvernement a coupé l’internet, empêché certains quotidiens de paraitre, expulsé les correspondants étrangers et arrêté près de 80 journalistes locaux, selon Reporters sans frontières. Mais surtout, des centaines de manifestants ont été interpellés en deux mois.
Les ONG dénoncent la violence de la répression. Selon plusieurs organisations internationales, il y aurait au moins 50 morts depuis le début du mouvement. Le gouvernement lui menace de poursuivre les organisateurs, les accusant d'appeler à la violence et de menacer la sécurité nationale.