Au Sénégal, la campagne présidentielle entre dans sa dernière ligne droite. Dans une semaine, les électeurs iront voter pour le premier tour. Le président Macky Sall a tenu un meeting, samedi 16 février, à Mbour – à l’est de Dakar – une ville connue pour être le bastion historique du Parti socialiste (PS) sénégalais. Pour le scrutin du 24 février, le PS n’a pas présenté de candidat ; il a préféré s’allier à la mouvance présidentielle. Les militants historiques du parti sont mitigés à propos de la stratégie de leur leader, Tanor Dieng.
Tanor Dieng est assis à la droite du candidat Macky Sall. Les deux hommes font face à un stade, à moitié plein, de militants de la mouvance présidentielle. Tamsir Ndao est un partisan historique du PS mais porte désormais les couleurs du président candidat.
« On est obligés de se nouer dans une coalition pour pouvoir vraiment travailler. Ils sont tous animés par l’ambition de bien faire, de bien diriger le Sénégal et de mener le Sénégal vers l’avant, vers l’émergence », explique-t-il.
Avec son choix, l’état-major du PS a-t-il trahi sa base ?
« Trahir qui ?! Nous n’avons trahi personne. Nous nous sommes réunis en congrès et le congrès a décidé que, compte tenu de la situation actuelle, le meilleur choix, la meilleure façon de stabiliser ce Sénégal-là, c’est de mettre à sa tête le président Macky Sall. L’avenir du Parti socialiste, c’est d’être un parti qui est à la conquête du pouvoir. Vous savez qu’en 2024, les cartes seront rebattues », précise Tanor Dieng.
Dans le centre-ville de Mbour, Lamine Ndiaye a été militant PS pendant de nombreuses années. Il désapprouve la démarche du secrétaire général du parti.
« Cela ne profite qu’en la personne de Ousmane Tanor Dieng. Cela ne profite pas au parti. Le parti s’est disloqué. Voilà, c’est comme ça », regrette Lamine.
Le Parti socialiste, le plus vieux du pays, continue malgré tout d’exister… sans candidat le 24 février.