Une délégation de Guinée équatoriale est actuellement en tournée en Europe pour faire la promotion des droits de l’Homme sur son sol. L'objectif est de redorer l’image du pays, critiqué depuis longtemps par les ONG et les institutions internationales dans le domaine des droits humains.
C’est en Europe qu’on décide des sanctions ou au contraire des partenariats économiques avec l’Afrique, affirme le vice-Premier ministre aux droits de l’Homme équato-guinéen Alfonso Nsue Mokuy, qui tente donc une opération séduction. Après le Parlement européen, il doit se rendre au Conseil des droits de l’homme de l’ONU à Genève, en Suisse.
« Nous voulons faire circuler l'information réelle sur notre pays, affirme-t-il. On avance mais on constate que pour le reste, on n'a pas avancé, on est toujours dans la même situation. Voilà pourquoi on va aller s'expliquer aux Nations unies à Genève ».
« Détérioration de la situation des droits de l'Homme »
Mais militants des droits de l’homme et organisations non-gouvernementales dénoncent toujours les pressions, les détentions arbitraires et même des cas de torture subie par des opposants politiques. Pour Severo Moto, président du Parti du progrès, exilé politique en Espagne, la situation n’évolue pas dans le pays.
« La Guinée équatoriale, avec Obiang Nguema, c'est impossible de respecter les droits humains puisque le programme de monsieur Obiang et de la dictature, c'est de tuer des gens », déclare-t-il.
L’année dernière, l’Union européenne a relevé une « forte détérioration de la situation des droits de l’Homme » suite à un coup d’Etat avorté dans le pays. Le président en exercice Teodoro Obiang Nguema est à la tête de l’Etat depuis 1979. Il est accusé de détourner massivement l’argent de l’Etat à ses propres fins et de réprimer l’opposition.