Au Nigeria, les électeurs se sentent déçus suite au report des élections présidentielle, législatives et sénatoriales. Cette décision a été prise par la Commission électorale (INEC) quelques heures seulement avant le démarrage des opérations de vote, en raison de soucis logistiques, ce 16 février. Mais cette nouvelle a pris de court les électeurs, qui s’étaient mobilisés pour cette journée de vote. Cette journée non-ouvrée engendre des pertes de revenus chez les Nigérians qui ont du mal à joindre les deux bouts.
Max Amon est commerçant au marché d’Obalendé, à Lagos, la capitale économique du Nigeria. Assis sur un tabouret, devant sa boutique de produits cosmétiques, le vieil homme guette le moindre client : jour d’élection oblige, les activités tournent au ralenti. Et le report du scrutin n’y change rien. « Nous nous étions préparés à ne pas travailler le jour des élections, raconte-t-il. On paie le prix du report puisque les gens ne sont pas sortis aujourd’hui. Il n’y a quasiment pas d’activités, pas de trafics sur les routes ».
►Nigeria: les électeurs en plein désarroi après le report des élections
Au marché d’Obalendé, les portes closes se succèdent. Grace, une commerçante, évalue déjà le manque à gagner. « En temps normal, je peux gagner entre 5 000 et 7 000 nairas [12 à 17 euros] par jour, explique-t-elle. Mais aujourd’hui, je n’ai rien perçu, puisqu’il n’y a pas de client ».
Pas de client non plus au marché aux poissons. Et ce, au grand désespoir d’Abia Omaché, qui a bien dû mal à nourrir sa femme, ses trois enfants et sa mère handicapée. « Comment voulez-vous que je nourrisse ma famille si je ne travaille pas ? se plaint-il. Les pêcheurs ont perdu au moins 200 à 300 000 nairas, parce que je n’ai pas passé commande chez eux, faute de clients ». En colère contre les dysfonctionnements de la Commission électorale, ce mareyeur a décidé de ne pas voter samedi prochain, le 23 février.