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RCA: à Batangafo, beaucoup d’espoirs sont placés dans l’accord de paix

Un accord de paix a été signé le 6 février à Bangui entre le gouvernement et les 14 groupes armés. Il vise à ramener la paix dans le pays meurtri par le conflit depuis 2013. A Batangafo, une ville du nord du pays, des évènements sanglants ont eu lieu le 31 octobre et les jours qui ont suivi. Bilan : 15 morts, une trentaine de blessés. Dans cette ville,la signature de l’accord de paix prend un sens particulier…

A Batangafo, pas de forces régulières. La ville est tenue par trois groupes armés différents. Ici, on a suivi les discussions à Khartoum, la signature du huitième accord, mais on a aussi signé un accord localement – le quatrième à Batangafo – pour mettre fin au conflit.

Clarisse vit dans un site de déplacés de la ville de Batangafo avec son mari et ses dix enfants. Elle espère beaucoup de cet accord. Car elle est fatiguée du racket des groupes armés, car elle-même en a été victime en janvier. « Ils boivent beaucoup, ils viennent nous demander de l’argent. Même chez toi, si tu te disputes avec ton mari, ils viennent pour te taxer. Si tu ne donnes par l’argent, ils te frappent. Ils disent de payer 11 000 francs. Je suis là dans le site, je ne travaille pas comment je peux trouver cette somme ? Si tu n’as pas d’argent, tu te fais frapper et ils t’enferment. »

Au plus fort de la crise, la ville était scindée en deux… Quartier musulman d’un côté, site de déplacés à majorité chrétienne de l’autre. Avec la signature de l’accord, les populations peuvent désormais faire les va et vient, comme le raconte Yves. « Je vois que tout est libre on circule librement. Mais dans la brousse, on ne sait pas. Parce que leur pensée est différente par rapport à l’accord qui est signé.  Parce que tu dis le calme est revenu, je peux aller au champ pour aller chercher des fagots ou quoi mais tu risques de tomber dans la main des groupes armés. »  

Les groupes armés aujourd’hui se font discrets à Batangafo. Mais restent visibles. Les attentes sont grandes mais les populations craignent beaucoup une nouvelle poussée de violences.

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