En RDC, des affrontements entre la police et des manifestants ont fait un mort mardi 12 février à Lusambo, la capitale de la province du Sankuru. La population était descendue dans la rue afin de demander le rejet de la candidature au poste de gouverneur de Lambert Mende, membre du FCC et ancien porte-parole du gouvernement de Joseph Kabila. Lambert Mende estime qu'il s'agit d'une manipulation de son opposant, Joseph Stéphane Mukumadi. Les deux candidats expliquent leur position.
D'après Lambert Mendé, ancien porte-parole du gouvernement de Joseph Kabila et candidat du FCC au poste de gouverneur, ces manifestants sont les partisans de son opposant, le candidat indépendant Joseph Stéphane Mukumadi.
Ils essaieraient ainsi d'empêcher sa candidature. « C’est une première mondiale qu’on puisse empêcher quelqu’un d’être candidat. Pas d’être élu, mais d’être candidat. C’est d’une manipulation tout à fait innommable, à mon avis, parce que tout le monde a le droit d’être candidat, s'indigne Lambert Mendé, joint par téléphone. Encore faut-il que la personne soit élue, si les électeurs en décident ainsi. Et donc, je pense que ce sont des personnes qui savent que nous avons des chances de remporter ces élections, qui ont voulu perturber le jeu en amont en voulant empêcher que les élections puissent se tenir.
Mais quoi qu’il en soit, je déplore l’utilisation des armes létales par la police et je suis heureux d’apprendre que la hiérarchie de la police a pu mettre la main sur les policiers, auteurs de ces tirs à balles réelles, sur des manifestants. Et pour le reste, j’attends sereinement de descendre à Lusambo, le chef-lieu de notre province, pour pouvoir prendre part au scrutin vers la fin du mois de mars ».
De son côté, Joseph Stéphane Mukumadi, également joint par téléphone, rejette les accusation de manipulation et voit dans ces manifestations l'expression d'un grand ras-le-bol de la population.
« Je ne pense pas que cela ait un lien quelconque avec l’empêchement de la tenue des élections. Monsieur Mende est un candidat libre. Sa candidature a bien été validée par la Céni et je ne vois pas pourquoi la population s’opposerait à cela. Je pense que cela va au-delà de ce que l’on peut s’imaginer. C’est juste l’historique qui fait qu’à un moment donné la population en a marre et a besoin de renouveau. Mais je ne pense pas que ce soit une bonne façon de s’exprimer dans un pays démocratique.
Le message que je (ferai passer) à ces personnes qui sont descendues dans la rue, c’est de rester calmes et de laisser la justice faire son travail. J’ai déposé ma candidature, je prétends à ce poste de gouverneur, donc ma position demeure la même. Je pense qu’il est temps de délivrer ce peuple de l’oppression. Il est temps d’apporter un peu de lumière et d’espoir de développement à ce peuple. C’est un combat qui est noble et je continuerai jusqu’au bout ».