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Elections au Nigeria: à la rencontre d’une famille de la classe moyenne d’Abuja

La campagne électorale s'achèvera ce jeudi soir à 23h59 au Nigeria. Les Nigérians se rendent aux urnes ce week-end pour élire leur prochain président. Le président sortant, Muhammadu Buhari, est au coude à coude avec son principal adversaire, l'ancien vice-président Atiku Abubakar. A son arrivée au pouvoir, en 2015, l'une des promesses de Buhari était de lutter contre la corruption et d'améliorer l'économie. Le Nigeria a connu une récession quelques mois en 2016. Le contrecoup de la chute des prix du pétrole, dont le Nigeria est largement dépendant. Une situation qui pèse forcément sur la vie des classes moyennes. Reportage.

Blanca et Chinedu ont trois enfants. Elle travaille pour l'aviation civile, lui est fonctionnaire. Pourtant le salaire de ces deux trentenaires peine à couvrir leur budget familial.

« Les quantités de choses je pouvais acheter en 2011 avec 125 euros ont diminué de presque la moitié par rapport à ce que je peux acheter en ce moment avec une somme identique », explique Chinedu.

Mille euros par trimestre de scolarité des enfants, mille autres euros à sortir pour payer en une fois un an de loyer. Sans compter l'eau, l'électricité et les frais de santé.

Chinedu ne compte pas sur le prochain président pour améliorer leurs conditions de vie : « Si en 2019, j'entends toujours la même rengaine de candidats venant nous dire : “Je vais vous construire de bonnes routes”. C'est qu'il y a un vrai problème. »

Blanca ne pense pas qu'elle ira voter après-demain. Chinedu se décidera à la dernière minute, mais sans véritable conviction : « A partir du moment qu'on commence à se rendre compte que nos choix sont limités à la meilleure calamité, qu’on ne peut pas voir au-delà de la popularité. Moi franchement, je ne comprends pas qu'on puisse penser ici au Nigeria que les notions de popularité et compétence se valent. »

Blanca rêverait que leur famille aille s'installer en Israël. Chinedu dit encore croire au Nigeria.

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