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Elections au Sénégal: Abdoulaye Wade persiste dans sa stratégie

Lors du comité directeur du Parti démocratique sénégalais mercredi 13 février au soir, l’ex-président Abdoulaye Wade  a de nouveau appelé à empêcher le scrutin, en brûlant notamment le matériel du vote. Une posture radicale qui divise au sein du parti. Devant les militants, Abdoulaye Wade s’est donc expliqué.

Célébré à son arrivée, Abdoulaye Wade ne s’est pas fait prier pour attaquer une fois de plus Macky Sall : « Faire des élections honnêtes, cela suppose une condition, c'est que le président soit un démocrate et ne soit pas tenté par la fraude. »

Précis mais aussi parfois confus, Abdoulaye Wade a dénoncé le fichier électoral, la carte électorale, puis le système de parrainages pour être candidat. « On a créé un système de parrainages qui n'existe nulle part dans le monde. Cela n'existe pas, car c'est anti-démocratique », dit-il.

La conclusion du doyen de la politique sénégalaise est donc simple : il faut empêcher le scrutin. « Nous décidons de nous attaquer aux bureaux de vote pour qu'il n'y ait pas d'élections. Les gens me disent que les populations sont tellement furieuses contre Macky Sall qu'elles veulent absolument aller voter pour l'éliminer. Personne ne peut éliminer les failles du système mis en place par Macky Sall. »

Les sympathisants sceptiques

Pour le moment, Abdoulaye Wade n’a pas été entendu. « Le PDS est toujours là affirme-t-il, malgré toutes les tentatives de liquidation », mais ses sympathisants, eux, semblent déboussolés. Son discours à peine terminé, la salle s’est en partie vidée, en silence. Papa Ciré Ndiaye soutiendra son chef quoi qu’il arrive : « Pour certains ça peut être dur à entendre. Tout ce que désire le secrétaire général maître Abdoulaye Wade, nous serons dedans. »

Lors du comité directeur du PDS mercredi 13 février, Abdoulaye Wade a de nouveau appelé à empêcher la présidentielle. © Guillaume Thibault/RFI

En appelant à brûler le matériel de vote, Abdoualye Wade cherche un KO électoral. Mais pour le moment, ce sont certains de ces sympathisants qui ont pris un coup. « Là, franchement, je ne sais quoi dire. Ce qui est intéressant et important pour nous, c'est que nous allions à l'élection. Mais là, je ne sais quoi dire, franchement », admet l'un deux.

Abdoulaye Wade a annoncé qu’il partait dans les régions pour expliquer sa démarche. Ses plus fervents militants, comme Galo Tall, vont désormais devoir expliquer sa posture radicale. « Lui, il parle de boycott actif, et je prie les leaders de le suivre ». Cela ne pose-t-il pas un problème démocratique qu'un ex-président appelle à brûler du matériel de vote ? « Vous savez, ça c'est un langage politique qu'il faut comprendre », répond-il.

Au sein du PDS, de nombreux militants refusent la stratégie d’Aboulaye Wade, car ils estiment qu’elle ne sert les intérêts que d’une personne : son fils, Karim, toujours en exil au Qatar.

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