L’Afrique du Sud est plongée dans le noir depuis maintenant quatre jours. La grande entreprise publique d’électricité Eskom tourne au ralenti, après – officiellement – des problèmes de maintenance. Car Eskom est la clé de l’économie sud-africaine, produisant 95% de l’électricité du pays. Un acteur incontournable auquel a décidé de s’attaquer le président Cyril Ramaphosa, qui cherche à abaisser la dette colossale de l’entreprise. Longtemps qualifiée de « trop grosse pour tomber », Eskom pourrait très bientôt être à court de liquidités.
C’est l’ombre qui plane sur l’économie sud-africaine. Eskom, géant de l’électricité aux pieds d’argile, menace à tout moment de s’effondrer. C’est ce qu’a révélé le ministère des Entreprises publiques, qui a qualifié pour la première fois hier l’entreprise d’insolvable.
Le communiqué du ministère avait même ajouté que si sa trajectoire continue, Eskom pourrait disparaître dès le mois d’avril, avant de faire marche arrière et d’effacer cette mention.
Eskom est au bord du précipice, l’entreprise cumule une dette de 30 milliards de dollars, soit 15% de la dette souveraine de l’État sud-africain. Impossible à rembourser sans privatisation, assurent plusieurs experts. Ce qu’elle a déjà commencé à faire en recevant un prêt de deux milliards de dollars de la Chine l’an dernier.
En dix ans, les effectifs sont passés de 32 000 à 48 000 employés, triplant le budget de l’entreprise. Les prix de construction des nouvelles centrales ont quant à eux quadruplé.
Une première réponse viendra la semaine prochaine, lors du discours sur le budget où il est attendu que le gouvernement renfloue les caisses du géant de l’électricité.