En Afrique du Sud, l’ANC est bousculée dans son propre camp. La centrale syndicale Cosatu, la plus grande du pays, organise une grève nationale ce mercredi pour protester contre le gouvernement. Au centre des demandes, l’abandon du projet du président Cyril Ramaphosa, qui cherche à restructurer et privatiser certaines entreprises publiques. La Cosatu est pourtant l’un des soutiens historiques de l’ANC, elle fait même partie de l’Alliance au pouvoir. Mais elle envoie un signal fort à l’ANC à trois mois des élections présidentielles.
Ce qui a poussé des milliers de travailleurs sud-africains dans la rue, c’est le plan de restructuration de l’entreprise d’électricité Eskom. « On voit ce plan comme une façon de faciliter la privatisation d’Eskom et les mesures d’austérité. Et ceux qui vont en payer le prix seront les simples employés », explique Thabang Sonyathi, le trésorier de la Cosatu à Johannesburg.
Selon lui, le comportement de l’ANC exaspère les membres du syndicat, qui pourraient changer leur vote en mai : « Il y a un mécontentement qui monte chez nos membres et les travailleurs en général. L’ANC considère leur soutien comme acquis. Mais non. Nous devons former une vraie alliance et discuter. »
Beaucoup comme Tebogo sont en colère, car Cyril Ramaphosa n’a pas consulté la Cosatu et les membres de l’alliance avant de formuler le plan de restructuration : « On va bien sûr voter pour l’ANC, mais on doit reconfigurer l’Alliance. L’ANC ne doit pas en faire qu’à sa tête. Tout doit être discuté, pas seulement au sein de l’ANC, mais au sein de l’alliance. »
La Cosatu ne relâche pas la pression et tiendra une autre grève nationale la semaine prochaine.