L'Afrique du Sud fait face à d’importants délestages depuis lundi 12 février, qui paralysent l’économie sud-africaine. Le géant de l’électricité Eskom, qui représente 95% de la production du pays, justifie les coupures de courant à cause de dysfonctionnements sur plusieurs de ses centrales. Le doute est permis, car Eskom est très largement endetté et au centre d’un large projet de restructuration et de privatisation.
Depuis lundi matin, des quartiers entiers de Johannesbourg, du Cap et des autres grandes villes du pays sont plongés dans le noir. Avec eux, les industries, les commerces et tout un pan de l’économie sud-africaine tournent au ralenti.
Sept centrales sont officiellement tombées en panne lundi. « De manière totalement inattendue » assure Eskom. Mais le président Cyril Ramaphosa ne l’entend pas de cette oreille. Il a annoncé la semaine dernière la scission d’Eskom en trois entités différentes pour désendetter l’entreprise. Il se dit aujourd’hui en colère et choqué par les délestages.
Ramaphosa le sait mieux que personne, l’avenir de l’économie sud-africaine est en partie lié à la situation du géant de l’électricité, tant Eskom est un Etat dans l’Etat. Le parti au pouvoir, l’ANC, soupçonne les employés de sabotage. Ils feraient pression sur le gouvernement en prenant en otage la production d’électricité. Une façon de protester face à l’austérité qui s’annonce.
Les Sud-Africains auront quant à eux bien du mal à avoir du courant dans les jours qui arrivent. En plus des délestages, les employés d’Eskom prévoient une grève ce matin.
L’agence de notation Moody’s prévient quant à elle que l’Afrique du Sud pourrait connaître des coupures régulières d’électricité jusqu’à l’année prochaine.