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Zimbabwe: Emmerson Mnangagwa renforcé par l’UA

Le président zimbabwéen Emmerson Mnangagwa est rentré à Harare renforcé de son passage au sommet de l’Union africaine, même si l’UA aura à peine évoqué la situation dans le pays. Il n’y a pas eu de communiqué de l’UA condamnant les violences au Zimbabwe qui ont suivi les trois jours de grève générale le mois dernier. Et pourtant selon les ONG, il y aurait eu au moins dix-sept morts et des centaines de blessés.

Pas de condamnation de l’UA. Seul un communiqué de soutien de la SADC. L’organisation régionale qui reconnait les efforts du président zimbabwéen pour  engager un dialogue national et relancer l’économie du pays. Sans même évoquer les violences dont sont accusées les forces de sécurité du Zimbabwe.

Un appui très décevant selon Muleya Mwananyanda, d’Amnesty International. « Ils n’ont absolument pas mentionné l’utilisation excessive de la force par la police et l’armée, il y a juste un mot de soutien aux familles des victimes. Et ils condamnent l’action des manifestants, plutôt que de reconnaitre leur droit à manifester. En plus ils ne parlent même pas des droits de l’homme dans ce communiqué, rien du tout ! Nous sommes également déçus que l’UA n’ait rien dit et n’ait même pas mis le Zimbabwe à l’ordre du jour pour son prochain sommet.
Tout cela est très décevant.
 »

Pour le chercheur Piers Pigou aussi l’attitude la SADC est décevante, même si elle était prévisible. « Le président Mnangagwa est très certainement rentré d’Addis Abeba avec le sentiment qu’il avait obtenu le soutien des leaders régionaux. Mais je ne suis pas sûr que cela lui apporte grand-chose, et que cela l’aide dans ses projets de réforme, de relance de l’économie. »

Le Zimbabwe a toujours été un sujet tabou pour l’UA, estime Muleya Mwananyanda d’Amnesty International, qui estime toutefois que cette réunion de la SADC en marge du sommet de l’UA est positive. « Nous avons écrit au président de la SADC, Haige Geingob, qui nous a répondu disant qu’il n’était pas aveugle face à ce qu’il se passe au Zimbabwe et qu’il avait ouvert le dialogue avec Emmerson Mnangagwa. Nous savons que Mnangagwa est sous pression, c’est pour cela qu’il a ressenti le besoin de venir s’expliquer devant la SADC en marge du sommet, afin de présenter sa version de ce qu’il s’est passé. »

Amnesty International regrette toutefois que le nouveau président sud-africain Cyril Ramaphosa n’ait finalement pas rompu avec la diplomatie silencieuse tant pratiquée par la SADC.

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