C’est à l’ambassade du Gabon au Maroc où le président gabonais Ali Bongo poursuit sa convalescence, que Rose Christiane Ossouka Raponda, la nouvelle ministre d’Etat chargée de la Défense, a prononcé hier le serment de fidélité et de loyauté à la Constitution et à l’État de droit. L'ancienne maire de Libreville a été nommée le 30 janvier 2019 suite au limogeage d'Etienne Massard.
« Au Gabon au moins, on ne manque pas d'imagination. » Ironie d'un opposant au terme d'une cérémonie inédite. Hier, en présence des membres de la Cour constitutionnelle et du Premier ministre, Rose Christiane Ossouka a prêté serment devant le président Ali Bongo, conformément à l'article 15 de la Constitution.
Sur les photos diffusées par la présidence, on voit notamment Ali Bongo debout avec une canne, ou bien assis sur une simple chaise. Il n'est pas en fauteuil roulant. Sur une vidéo, on l'entend qui ouvre et referme la cérémonie.
L'opposant Jean-Gaspard Ntoutoume Ayi s'insurge : « dans quel pays on déplace une Cour constitutionnelle et on lui demande d'exercer ses fonctions dans un pays étranger ? Ce nouvel épisode prouve que le chef de l'Etat n'est pas en capacité de diriger le Gabon. Au moins Abdelaziz Bouteflika est en Algérie », conclut ce responsable de l'Union nationale.
Selon une source officielle gabonaise, le président exerce pleinement ses fonctions. « Juridiquement, c'est tout à fait valable. L'ambassade est un territoire gabonais », ajoute une autre souce proche de la présidence qui assure que le chef de l'Etat ne va plus tarder à rentrer pour s'installer définitivement au palais du bord de mer.
Ce mini-remaniement était intervenu deux semaines seulement après la prestation de serment des autres membres du gouvernement devant le président de la République, qui était revenu pour l'occasion quelques heures au Gabon.