En Angola, 62 membres du Mouvement indépendantiste du Cabinda ont été arrêtés ces deux dernières semaines. Le Cabinda est une province située à l'extrême nord du pays, coincée entre la République démocratique du Congo et le Congo-Brazzaville. Elle produit 60% du pétrole angolais et fait l'objet depuis son annexion par l'Angola en 1975 d'une lutte séparatiste. Le Mouvement indépendantiste du Cabinda est un nouveau groupe séparatiste, créé en 2018.
C'est à la veille d'une manifestation prévue le 1er février que les policiers ont déclenché leur coup de filet. Le Mouvement indépendantiste du Cabinda s'apprêtait à commémorer le traité de Simulambuco. Signé il y a 134 ans avec le Portugal, ce texte est la pierre angulaire de leur combat indépendantiste. Mais dès le 28 janvier, la police arrête une trentaine de personnes, la plupart à leur domicile.
« Ces arrestations ont été effectuées sans aucun mandat, explique Francisco Luemba, l'avocat des 62 prévenus. Pour lui, ces arrestations sont de nature politique. Le MIC devient trop influent, notamment sur les réseaux sociaux. Ses actions dérangent le gouvernement angolais », analyse-t-il.
Les membres du MIC arrêtés ont été mis en examen, accusés de « crimes d'association de malfaiteur et de rébellion ». Ce n'est pas la première fois que les militants de cette formation ont maille à partir avec la justice. Le jour même de la création du mouvement, en août dernier, 13 de ses fondateurs ont été arrêtés, accusés de crime contre la sécurité de l'Etat puis libérés trois jours plus tard.