En Centrafrique, des forces militaires et/ou paramilitaires russes, étroitement liées aux forces armées nationales, se seraient rendues coupables de tortures à l’égard d’au moins un civil centrafricain. Selon un rapport confidentiel des Nations unies, et auquel RFI a pu avoir accès, un homme originaire de Bambari aurait été torturé pendant cinq jours à la mi-janvier. L’organisation a jugé les informations suffisamment sérieuses et crédibles pour lancer une enquête et alerter les autorités à Bangui.
de notre correspondante à New York, Marie Bourreau
Sur les photos l’homme, âgé de 38 ans et qui dit être un simple commerçant, présente des plaies sur le corps. Sa main gauche est bandée, son auriculaire a été coupé. Dans la déposition, qu’il fait aux enquêteurs de l’ONU, il assure avoir été torturé par des militaires russes qui pourraient appartenir à la société militaire privée Wagner.
Un passage à tabac qui se déroule sur cinq jours entre le 11 et le 16 janvier dernier sur une base partagée avec les Forces armées centrafricaines à Bambari selon les informations de RFI.
L'homme raconte avoir été arrêté alors qu’il faisait son marché, pris à partie par d’autres civils qui l’accusent d’être un membre des ex-Seleka, ce qu’il nie. La situation était alors particulièrement tendue à Bambari et des affrontements opposaient des éléments de l’UPC à l’armée.
L’ONU a pu interroger la victime le 16 janvier avant qu’elle ne soit transférée à Bangui. Son témoignage a été jugé suffisamment sérieux pour que l’organisation décide de diligenter rapidement une enquête sur place. Un porte parole indique que les autorités centrafricaines ont été alertées de ce cas de torture commis par des individus de nationalité russe. Selon une source, les cas pourraient cependant être plus nombreux.