Au Sénégal, il reste moins de deux semaines de campagne électorale avant la présidentielle du 24 février. Pour voter, les électeurs devront se munir de leurs cartes d’identité biométriques qui font office de carte d’électeur. Or près de 250 000 n’ont pas été retirées d’après le ministère de l’Intérieur. Le document est pourtant indispensable pour participer au vote : cette situation inquiète la société civile.
Les électeurs ne sont pas suffisamment informés, c’est le constat de Babacar Fall, secrétaire général du Groupe de recherche et d'appui-conseil pour la démocratie participative et la bonne gouvernance (Gradec).
Cartes envoyées au mauvais endroit, absence de listes des cartes livrées dans les commissions, autant de dysfonctionnements constatés par cette organisation de la société civile sur le terrain : « A mon avis, ça a été fait à la va-vite, on a envoyé les cartes comme ça, dans les commissions, sans entrée préalable. Les propriétaires de ces cartes, ceux qui sont au Sénégal, qui sont vivants, et qui n’arrivent pas à les trouver, ils sont empêchés d’exercer leur droit de suffrage. Ca m’inquiète. On va dans une élection présidentielle qui est importante, où même 20 000 ou 30 000 cartes peuvent faire basculer l’électorat. Nous lançons un appel aux autorités : il faut trouver une solution à la question de ces cartes restantes. »
Contacté par RFI, le ministère de l’Intérieur précise qu’il sera possible pour les électeurs de faire réaliser un duplicata du document au niveau de certains commissariats pour aller voter. Le ministère assure que la procédure a été transparente et appelle tous les citoyens qui le peuvent à aller retirer leur carte. Un retrait possible jusqu’à la veille du scrutin du 24 février.