Le 32e sommet de l’Union africaine était aussi le premier pour le nouveau président de la RDC. Arrivé au pouvoir après une élection contestée dans son pays, Félix Tshisekedi, en tant que nouveau président, était invité à prononcer un discours devant les chefs d’Etat de l’Union africaine. L’occasion de convaincre ceux qui douteraient encore de sa légitimité.
Lors de son investiture, seul le président du Kenya avait fait le déplacement. Avec sa première participation au sommet de l'UA, Félix Tshisekedi n'a pas boudé son plaisir d'avoir cette fois un parterre de chefs d'Etats africains pour auditeurs et présenter sa vision de la transition dans son pays : « Les élections qui ont eu lieu le 30 décembre 2018 consacrent la toute première alternance démocratique et pacifique du pouvoir depuis notre indépendance, et ce dans le respect de la Constitution. Cette passation pacifique du pouvoir entre le président sortant et le dirigeant du plus ancien parti d’opposition a démenti tous les pronostics du chaos annoncé à l’issue de ces élections. Elle est la preuve de la maturité politique de notre peuple. »
Pas un mot sur la contestation des résultats des élections dans son pays. Idem chez les chefs d'Etat africains. Moussa Faki Mahamat et Paul Kagame qui avaient pourtant émis de « sérieux doutes » sur les résultats ont félicité « chaleureusement » le nouveau président congolais.
Seule fausse note dans ce concert de félicitations, le message envoyé à l'Union africaine par Martin Fayulu. Dans une lettre aux chefs d'Etat le candidat malheureux demande à l'UA de créer un comité spécial pour la vérification de la vérité des urnes en RDC. Une lettre qui pour le moment n'a suscité aucune réaction dans les couloirs de l'UA.